Joan Baez a délivré son message de liberté, d'égalité et de paix en s'appuyant sur la musique folk et la country. Sa voix s'élève aujourd'hui encore sans rien avoir perdu de sa superbe.
"Vous n'avez pas le loisir de choisir quand et comment vous allez mourir. Vous pouvez toutefois décider comment vous allez vivre". Des propos de Joan Baez qui donnent toute l'étendue du personnage, une artiste qui combat les inégalités politiques et sociales.
Comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement lorsque son père est mexicain, sa mère irlandaise et que l'on a vécu son enfance en Californie du Sud ? Réponse en 1959, puisque celle que l'on ne surnomme pas encore "la reine du folk" effectue ses premiers pas sur scène au Newport Jazz Festival avant d'enregistrer de premiers albums.
La Folk devient pour la chanteuse le moyen de défendre ses idéaux qu'elle partage avec Bob Dylan , un fervent pacifiste qu'elle rencontre en 1963 et dont elle lance la carrière et interprète de nombreux titres. Dès lors, ses chansons prennent un tournant politique, notamment avec "We shall over come". Avec son mari, David Harris, également pacifiste, la chanteuse folk populaire se mue en interprète country.
Le poing levé...
Témoin mais surtout actrice de son temps, elle lutte contre la ségrégation raciale qui continue de se développer tout au long des années 60 ; un combat qu'elle mènera de nouveau dans les années 80 en s'élevant contre l'Apartheid en Afrique du Sud.
Ses prises de position font très rapidement de "la madone des pauvres", la porte-parole du mouvement hippie qui s'illustrera particulièrement lors de la guerre au Vietnam. En 1974, alors qu'elle proteste depuis quelques années contre les dictatures en place en Amérique Latine, son album "Diamonds and rust" confirme son statut de symbole.
... sur tous les fronts
Alors qu'un vent conservateur souffle sur les Etats-Unis, Joan Baez passe beaucoup de temps en Europe, où elle se produit régulièrement, notamment en France avec un concert caritatif organisé en 1980 pour la veillée de Noël sur le parvis de Notre-Dame de Paris. 25.000 personnes assistent à cette représentation qui s'achève en apothéose avec le titre de Bob Dylan "Blowin' in the wind" accompagné par les orgues et les cloches de la cathédrale.
A la fin des années 80, elle revient dans son pays, sans pour autant délaisser son combat politique. Un engagement palpable avec son disque "Recently", sur lequel la chanteuse interprète des titres de U2 et de Peter Gabriel.
Dans les années 90, elle reprend son bâton de pèlerin pour défendre les laissés pour compte de Bosnie et sera l'une des premières artistes à se produire à Sarajevo. En 1995,elle soutient les femmes dans son album "Ring them bells" où elle chante notamment avec Indigo girls, un duo solidaire de la communauté lesbienne.
Après "Gone from the danger" en 1997, Joan Baez revient six ans plus tard avec "Dark chords on a big guitar", un CD qui témoigne de son amour pour la chanson folk. Certains de ses titres seront repris lors de sa tournée française entamée en mars 2006. Attachée au public français, Joan Baez est de retour dans l'hexagone en octobre 2008 sur la scène parisienne du Palais des Congrès.
En 2008, elle fait paraître son premier album en cinq ans, «Day After Tomorrow», enregistré à Nashville. Il entre dans le Top en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Joan Baez s’embarque ensuite pour une tournée internationale ininterrompue depuis dix ans, qui passe plusieurs fois par la France. En 2011, elle y donne 8 concerts.
«How sweet the sound» est un documentaire de Mary Wharton qui retrace la carrière de la folk-singer, diffusé aux États-Unis en 2009 et en France en juillet 2010. En 2010, la petite-fille de Joan Baez, Jasmine Harris, chante «Farewell Angelina» sur scène avec elle à Kidztock.
Le Rock and Roll Hall of Fame
Un grand concert est donné au Beacon Theatre de New York, en janvier 2016, en l’honneur de son 75e anniversaire. David Crosby, Judy Collins, Paul Simon ont notamment chanté à ses côtés.
En avril 2017, elle entre au Rock and Roll Hall of Fame et donne un concert à New-York. En juin, elle donne un concert à quatre voix avec Mary Chapin Carpenter & Indigo Girls.
Pendant ce temps, elle travaille sur «Whistle Down The Wind», un album de reprises de chansons de quelques-uns de ses compositeurs préférés (Tom Waits, Zoe Mulford, etc.) dont la sortie est prévue le 2 mars 2018. Il se veut une ode à la paix dans le monde.
Elle annonce également une tournée d’adieu «The Fare Thee Well Tour 2018» en Europe à partir du 7 mars et qui doit la mener en résidence à l’Olympia du 4 au 17 juin.
Amnesty International
De Woodstock à la Fête de l'Humanité, Joan Baez a délivré son message de liberté, d'égalité et de paix en s'appuyant sur la musique folk et la country. Le 18 mars 2011, elle reçoit un hommage d’Amnesty International pour ses services rendus à la cause des droits de l’Homme. Un prix porte désormais son nom et sera décerné à une personne ou une œuvre en faveur de l’avancée des droits humains. Le 11 novembre 2011, elle participe au concert Occupy Wall Street en chantant trois chansons.
Sa voix s'élève aujourd'hui encore sans rien avoir perdu de sa spontanéité, de son naturel et de sa force de témoignage.