Partir pour mieux revenir. A l’image du thème de la chanson, le titre Down Under débute son voyage à travers le monde au début de l’année 1982. Pourtant, voici déjà deux ans que le groupe Australien Men at Work l’a sorti sur la face B de leur premier single intitulé Keypunch Operator. C’est cependant une fois après avoir signé avec Columbia que le titre est réarrangé et promu dans le cadre de la sortie du premier album du groupe Business as Usual.
En décembre 1981, Men at Work devient numéro un en Australie, puis en février en Nouvelle-Zélande. Le succès est en marche et ce n’est que le début. Tout au long de l’année, le titre, mêlant des influences ska, new wave et pop, parcourt le monde au gré des diffusions radio. Il touche le continent américain à l’automne 1982 pour finir par se classer numéro un aux Etats-Unis en janvier de l’année qui suit, soit un an après avoir quitté son pays d’origine.
Un réel message derrière la fantaisie
A travers l’histoire d’un Australien voyageant autour du globe et rencontrant des personnes qui s’intéressent à son pays d’origine, le chanteur Colin Hay parle de son pays et de ses dérives. Colin Hay, dont l’approche n’est aucunement nationaliste, entend mettre en lumière la perte de sens et d’identité d’un pays engagé dans une forme de "surdéveloppement" et "de son pillage par des gens avides", expliquait-il au cours d’une interview accordée au site Songfacts.
L’esprit hippie et globe-trotter se retrouve dans le clip de Down Under. Tourné dans les dunes de Cronulla, dans la banlieue de Sydney, il reprend plusieurs références australiennes qui soulignent un peu plus la culture propre au pays et se veut un avertissement sur la nécessité de la préserver. Le groupe n’en perd cependant pas sa drôlerie et son côté loufoque, qui donne toute sa saveur au clip. Quant aux premières images, qui montrent le batteur Jerry Speiser en train de jouer des percussions sur des bouteilles, elles sont une référence directe à la genèse du morceau composé d’un simple riff de basse que le guitariste Jerry Speiser avait enregistré sur une cassette et qu’il accompagnait de quelques percussions sur des bouteilles inégalement remplies. Une réussite.