1971, alors que la France danse sur « Non, non rien n’a changé » des Poppys et « Les rois mages » de Sheila, Michel Delpech arrive avec un titre qui va bousculer la chanson française.
« Pour un flirt » sort au printemps et se classe directement numéro un du hit-parade pour ne plus quitter cette place de tout l’été.
« C’est vraiment le tube de l’été 1971, raconte Fabien Lecoeuvre, dans la nouvelle édition de son livre " Le Petit Lecoeuvre Illustré " (éditions du Rocher).
Ça a été son premier vrai grand tube. Bien sûr, il y a eu ‘ Wight is Wight ’ avant, mais avec ‘ Pour un flirt ’, il a dépassé le million d’exemplaires et est devenu une super star. Ça lui permettra d’imposer ensuite " Les Divorcés ".
Une équipe qui marche
Michel Delpech a écrit les paroles de « Pour un flirt », titre composé par Roland Vincent.
Les deux artistes se sont rencontrés quelques années plus tôt, lors de la comédie musicale « Copains Clopants », en 1964.
Leur collaboration est très vite florissante et ils signent même un contrat d’exclusivité entre eux.
Leur premier hit, « Chez Laurette », est un succès immédiat.
« Roland Vincent vivait à Saint-Cloud et Michel Delpech prenait le train Gare Saint Lazare pour le retrouver chez lui, confie Fabien Lecoeuvre.
C’est dans le train, entre la Gare Saint Lazare et Saint-Cloud que Michel Delpech écrivait ses chansons, notamment ‘ Chez Laurette’ , qui a été son premier tube ».
L’influence de la pop anglaise
Michel Delpech est tombé très vite amoureux des sonorités anglo-saxones et de la façon dont les britanniques font de la musique.
Après avoir écrit des tubes comme « Wight is Wight » en référence au festival de l’île de Wight, ou encore « Paul chantait yesterday », en hommage à Paul McCartney, c’est le mot « flirt » que Michel Delpech ramène d’outre-Manche.
Si ce mot est à l’origine français, il est, en 1971, tombé en désuétude dans l’Hexagone. Il le remet au goût du jour. « Le mot flirt était un mot élégant pour dire ‘je t’aime’ à une fille en échappant à la censure, ajoute Fabien Lecoeuvre. Michel Delpech trouvait que c’était une façon jolie dire qu’on se prenait la main en dépassant le stade amical vers une relation amoureuse. Et c’est un mot qui convenait à tout le monde dans une France puritaine gaulliste. Michel Delpech a eu un vrai coup de génie. »
« Pour un flirt » n’est pas non plus sans rappeler « I want to hold your hand » des Beatles, pour son texte avec ses différents niveaux de lecture.
Il se nourrit littéralement de tout ce que le Royaume-Uni propose en termes de musique, mais aussi de style.
« Michel Delpech, étant un très grand fan des Beatles et de la pop anglaise, se rendait très souvent en Angleterre et allait faire ses courses à Carnaby Street et dans tous ces quartiers très à la mode de Londres, explique Fabien Lecoeuvre.
Il y avait un autre son en Angleterre, dont toute la jeunesse se revendiquait. Michel Delpech écoutait sur Radio Caroline toutes les musiques du moment. Il s’était influencé des textes anglais pour écrire le sien. »
La révolution sexuelle est en marche
En effet, en 1971, la musique post soixante-huit se voit régulièrement censurée. « L’amour avec toi » de Michel Polnareff est interdit d’antenne avant 22h.
« Je t’aime, moi non plus » de Serge Gainsbourg est purement et simplement banni des ondes. Et même si le texte de Michel Delpech parle d’un flirt qui mène à « un petit tour entre tes draps » - ce qu’avait relevé à la speakerine de l’époque Denise Fabre – les autorités diffusent la chanson sans faire de problème.
Le reflet d’une génération
Dès sa sortie, « Pour un flirt » devient un tube.
C’est toute une génération qui reprend à son compte le mot « flirt », à commencer par les lycéens et lycéennes qui trouvent là une expression très appropriée.
« Delpech et Vincent veulent choquer les gens mais tout en gardant le sentiment amoureux, parce qu’ils estiment qu’on a trop fait de provocation sexuelle en chanson, continue Fabien Lecoeuvre. Il a besoin de refaire un texte plus léger, mais qui est l’appel de l’autre. C’est comme ça qu’il prend le mot flirt, qu’il a rendu très célèbre en France. On doit à Michel Delpech la banalisation du mot flirt. »
Grâce à « Pour un flirt », le statut de Michel Delpech passe de chanteur pour lycéennes à artiste majeur de la chanson française.
Ses textes, toujours précis et ciselés, marquent toute une génération. Il est le reflet d’une époque.
« L’importance de Michel Delpech est considérable, explique Fabien Lecoeuvre. Il a fait bouger la société avec ses chansons, avec ses mots et beaucoup de tendresse.
Avec ‘Wight is wight’, il a amené le mouvement pop en France. Avec ‘Pour un flirt’, il a apporté une nouvelle expression. Avec ‘Les Divorcés’, il a évoqué un sujet tabou, le divorce, qui a été légiféré par la suite.
C’est son talent ».
Quant à Roland Vincent, le compositeur, « Pour un flirt » a également eu beaucoup d’impact sur sa carrière. Ses musiques sont, encore aujourd’hui, réclamées partout, que ce soit dans les films ou dans la musique.
« Pour un flirt » sort au printemps et se classe directement numéro un du hit-parade pour ne plus quitter cette place de tout l’été.
« C’est vraiment le tube de l’été 1971, raconte Fabien Lecoeuvre, dans la nouvelle édition de son livre " Le Petit Lecoeuvre Illustré " (éditions du Rocher).
Ça a été son premier vrai grand tube. Bien sûr, il y a eu ‘ Wight is Wight ’ avant, mais avec ‘ Pour un flirt ’, il a dépassé le million d’exemplaires et est devenu une super star. Ça lui permettra d’imposer ensuite " Les Divorcés ".
Une équipe qui marche
Michel Delpech a écrit les paroles de « Pour un flirt », titre composé par Roland Vincent.
Les deux artistes se sont rencontrés quelques années plus tôt, lors de la comédie musicale « Copains Clopants », en 1964.
Leur collaboration est très vite florissante et ils signent même un contrat d’exclusivité entre eux.
Leur premier hit, « Chez Laurette », est un succès immédiat.
« Roland Vincent vivait à Saint-Cloud et Michel Delpech prenait le train Gare Saint Lazare pour le retrouver chez lui, confie Fabien Lecoeuvre.
C’est dans le train, entre la Gare Saint Lazare et Saint-Cloud que Michel Delpech écrivait ses chansons, notamment ‘ Chez Laurette’ , qui a été son premier tube ».
L’influence de la pop anglaise
Michel Delpech est tombé très vite amoureux des sonorités anglo-saxones et de la façon dont les britanniques font de la musique.
Après avoir écrit des tubes comme « Wight is Wight » en référence au festival de l’île de Wight, ou encore « Paul chantait yesterday », en hommage à Paul McCartney, c’est le mot « flirt » que Michel Delpech ramène d’outre-Manche.
Si ce mot est à l’origine français, il est, en 1971, tombé en désuétude dans l’Hexagone. Il le remet au goût du jour. « Le mot flirt était un mot élégant pour dire ‘je t’aime’ à une fille en échappant à la censure, ajoute Fabien Lecoeuvre. Michel Delpech trouvait que c’était une façon jolie dire qu’on se prenait la main en dépassant le stade amical vers une relation amoureuse. Et c’est un mot qui convenait à tout le monde dans une France puritaine gaulliste. Michel Delpech a eu un vrai coup de génie. »
« Pour un flirt » n’est pas non plus sans rappeler « I want to hold your hand » des Beatles, pour son texte avec ses différents niveaux de lecture.
Il se nourrit littéralement de tout ce que le Royaume-Uni propose en termes de musique, mais aussi de style.
« Michel Delpech, étant un très grand fan des Beatles et de la pop anglaise, se rendait très souvent en Angleterre et allait faire ses courses à Carnaby Street et dans tous ces quartiers très à la mode de Londres, explique Fabien Lecoeuvre.
Il y avait un autre son en Angleterre, dont toute la jeunesse se revendiquait. Michel Delpech écoutait sur Radio Caroline toutes les musiques du moment. Il s’était influencé des textes anglais pour écrire le sien. »
La révolution sexuelle est en marche
En effet, en 1971, la musique post soixante-huit se voit régulièrement censurée. « L’amour avec toi » de Michel Polnareff est interdit d’antenne avant 22h.
« Je t’aime, moi non plus » de Serge Gainsbourg est purement et simplement banni des ondes. Et même si le texte de Michel Delpech parle d’un flirt qui mène à « un petit tour entre tes draps » - ce qu’avait relevé à la speakerine de l’époque Denise Fabre – les autorités diffusent la chanson sans faire de problème.
Le reflet d’une génération
Dès sa sortie, « Pour un flirt » devient un tube.
C’est toute une génération qui reprend à son compte le mot « flirt », à commencer par les lycéens et lycéennes qui trouvent là une expression très appropriée.
« Delpech et Vincent veulent choquer les gens mais tout en gardant le sentiment amoureux, parce qu’ils estiment qu’on a trop fait de provocation sexuelle en chanson, continue Fabien Lecoeuvre. Il a besoin de refaire un texte plus léger, mais qui est l’appel de l’autre. C’est comme ça qu’il prend le mot flirt, qu’il a rendu très célèbre en France. On doit à Michel Delpech la banalisation du mot flirt. »
Grâce à « Pour un flirt », le statut de Michel Delpech passe de chanteur pour lycéennes à artiste majeur de la chanson française.
Ses textes, toujours précis et ciselés, marquent toute une génération. Il est le reflet d’une époque.
« L’importance de Michel Delpech est considérable, explique Fabien Lecoeuvre. Il a fait bouger la société avec ses chansons, avec ses mots et beaucoup de tendresse.
Avec ‘Wight is wight’, il a amené le mouvement pop en France. Avec ‘Pour un flirt’, il a apporté une nouvelle expression. Avec ‘Les Divorcés’, il a évoqué un sujet tabou, le divorce, qui a été légiféré par la suite.
C’est son talent ».
Quant à Roland Vincent, le compositeur, « Pour un flirt » a également eu beaucoup d’impact sur sa carrière. Ses musiques sont, encore aujourd’hui, réclamées partout, que ce soit dans les films ou dans la musique.