« Les Ricains » (1967)
Michel Sardou se saisit de cette chanson, sortie en 1967 en single, puis sur l'album « J'habite en France » (1970), qui était destinée à l’origine à Alain Delon, qui la refuse. Sardou interprète ce morceau rappelant le sacrifice des soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale afin de sauver la France. La polémique autour de ce tube réside dans le contexte de sa sortie : alors que les Etats-Unis sont au milieu d'une guerre du Vietnam controversée, un vent d'anti-américanisme souffle sur la France. Ces paroles à contrecourant de la position du gouvernement français et de l’opinion publique sont vite remarquées et la chanson est censurée à la demande des autorités gaullistes.
« Je suis pour » (1976)
Michel Sardou évoque la souffrance d’un père dont l’enfant a été assassiné et son envie d’appliquer la loi du talion en appliquant le même sort à son meurtrier, avec ce morceau issu du disque « La Vieille » (1976). Le tube arrive sur les ondes à un moment particulier : en 1976, l'affaire Patrick Henry, accusé de l'enlèvement et de l'assassinat du petit Philippe Bertrand, âgé de 7 ans, bat son plein. Le single « Je suis pour » sortira en 45 tours au tout début de 1977, au moment où s'ouvre son procès et alors que l'opinion publique semble réclamer la peine de mort. Michel Sardou est alors accusé de faire l'apologie de celle-ci, ce dont il se défend. S'il a arrêté de la chanter, l'artiste continue à dire qu'il avait simplement voulu écrire un texte sur l'instinct paternel.
« Le temps des colonies » (1976)
Michel Sardou, avec son disque « La Vieille » (1976), créé une nouvelle polémique. Avec « Le temps des colonies », il se met dans la peau d'un ancien colon nostalgique d'une époque qu'il considère dorée. Alors que l'artiste plaide la caricature, il est taxé de racisme et d'apologie de la colonisation, notamment à cause des paroles suivantes : « Autrefois à Colomb-Béchar, j'avais plein de serviteurs noirs et quatre filles dans mon lit / Au temps béni des colonies. » La plupart des radios refusent de passer le single. Michel Sardou était revenu sur le sujet le 26 novembre 2012, déclarant au JDD : « Je jouais juste le rôle d’un mec à la Audiard, qui balance sa nostalgie du bon vieux temps. Mais je savais que ce texte allait provoquer, et ça m’amusait. »
« Le bac G » (1992)
Michel Sardou a écrit et mis en musique cette chanson, issue de l’album éponyme sorti en 1992. L'artiste y critique l'éducation nationale et livre sa vision désabusée des filières technologiques : « Vous passiez un bac G / Un bac à bon marché / Dans un lycée poubelle / L'ouverture habituelle / Des horizons bouchés. » Des paroles qui seront peu appréciées par Lionel Jospin, ministre de l'Education de l'époque.
« Etre une femme 2010 » (2010)
Michel Sardou, en 2010, décide de revisiter « Etre une femme » (1981), l’une de ses plus grandes chansons, parue la même année sur un album éponyme. Si la mélodie, juste un peu plus « dance », reste inchangée, les paroles n'ont plus rien à voir. Le chanteur décrit alors les femmes de l’époque comme déprimées et étant de simples objets sexuels. Des propos critiqués dans les médias qui ont inspiré cette réponse à l’artiste, le 29 août 2010, sur France 2 : « Même quand je ne le veux pas, on trouve toujours qu'il y a de la polémique dans mes chansons mais ça ne fait rien. Ça fait partie de l'image qu'on a… »