Nancy Holloway s'est fait un nom en France dans les années 1960, grâce notamment à son tube "T'en vas pas comme ça".
Artiste polyvalente, l'Américaine a tourné dans de nombreux films, côtoyant pléthore d'acteurs célèbres, parmi lesquels Jean Marais ou Jean-Pierre Cassel.
Nancy Brown, rebaptisée à 16 ans Nancy Holloway (elle se marie 3 mois avec un jeune homme de ce nom et le gardera), grandit à Cleveland, dans l’Ohio, en compagnie de ses neuf frères et sœurs. Sa mère chante du negro spiritual et initie sa fille à la musique.
Tout juste divorcée, Nancy Holloway rejoint New-York et enchaîne les petits boulots (laveuse de voitures, serveuses…). Elle rencontre le producteur Larry Steele, directeur de la troupe de ballet Beige Beauties. Il lui propose d’intégrer la troupe, bien qu’elle ne sache pas danser. Grâce à beaucoup de travail, elle s’engage dans une aventure de plus d’un an.
Amoureuse de l'Europe et de Paris
A 22 ans, elle part visiter l’Europe. Un soir, dans un bar parisien, elle est mise au défi de chanter une chanson sous peine de payer sa tournée. Elle prend son courage à deux mains et interprète magistralement un vieux blues. Le patron du bar l’engage sur-le-champ.
Nancy Holloway se produit également en Angleterre, en Allemagne et même au Liban. Mais amoureuse de la capitale française, elle retourne à Paris en 1957 pour s’y installer trois ans plus tard. Elle chante avec Art Simmons, Michel Gaudry ou encore Kenny Clark.
En 1959, elle intègre le Moulin Rouge après sa rencontre avec André Pousse qui y occupe d'importantes fonctions. Elle devient l’amie d’Elvis Presley et enregistre deux ans plus tard son premier disque où l’on trouve le titre « Le boogie du bébé ».
"T'en vas pas comme ça"
Femme polyvalente, l’Américaine ouvre son night-club, sobrement nommé « Chez Nancy Holloway », puis fait ses premiers pas au cinéma dans « Ballade pour un voyou » de Jean-Claude Bonnardot. On la voit aussi accompagnée de Nino Ferrer dans certaines de ses représentations.
En 1963, elle rencontre un franc succès à l'Olympia pour le spectacle Musicorama, présenté par Jacques Martin. Elle y chante trois chansons dont « T'en vas pas comme ça », version française de « Don't make me over » chanté par Dionne Warwick . Ce single devient l’un des plus grands tubes de Nancy Holloway.
Elle refait l’Olympia quelques mois plus tard en compagnie de Gilbert Bécaud , et tourne dans plusieurs films, parmi lesquels « Le bluffeur » de Sergio Gobbi. Sa vie est en perpétuelle mouvance. Elle réalise parallèlement ses chansons les plus célèbres, comme « Prends tes clés », « Dernier baiser » ou encore « Dis lui que je ne suis pas là » avec Nino Ferrer .
Cinéma
Elle est également à l’affiche du film "Cherchez L'Idole" de Michel Boirond regroupant de nombreuses stars de la chanson comme Johnny Hallyday et Eddy Mitchell . Dans ce film, Nancy Holloway chante « Prends garde à toi ».
S’en suit une période où elle se lance dans le tournage de nombreuses productions : « Le gentleman de Cocody » avec Jean Marais, la série télévisée « Les Corsaires » et « Jeux de Massacre » en compagnie de Jean-Pierre Cassel.
Un drame survient alors dans la vie de Nancy Holloway : sa petite fille de 20 mois se noie dans sa baignoire en 1969. Traumatisée, la chanteuse et comédienne décide de faire ses valises pour regagner les Etats-Unis.
Toujours là
Elle apparaît dans « Le cri du cormoran le soir au dessus des jonques » et participe à de nombreuses bandes originales de films.
À partir de 1970, Nancy Holloway entre dans une période calme. Elle tourne de temps à autres des films puis se lance dans une tournée qui l’emmène notamment en Afrique. Elle s’engage aussi dans la lutte contre le sida. Nancy Holloway se produit aussi régulièrement sur les scènes parisiennes.