Robert Palmer, l’un des premiers adeptes du clip vidéo
À l’image des Rita Mitsouko en France, Robert Palmer fait partie des premiers artistes à plonger dans la folie des clips vidéo au tout début des années 80. Si le groupe Queen avait ouvert la voie dès 1975 avec la réalisation du clip de "Bohemian Rhapsody", le procédé n’est pas encore très répandu quand Robert Palmer sort son sixième album studio nommé "Clues" en 1980. Les singles de l’opus, "Looking for Clues" et "Johnny and Mary", sont alors tous deux clipés avec originalité. Dans "Looking for Clues", Robert Palmer se retrouve tout petit face aux objets du quotidien, avant même les enfants de "Chérie, j’ai rétréci les gosses" (1989). Tandis que dans "Johnny and Mary", il incarne un écrivain tapant à la machine l’histoire de Johnny et Mary qui s’animent en arrière-plan du chanteur. Ces clips très artistiques se marient parfaitement avec la new-wave de cet album, et en favoriseront le succès (numéro 19 des ventes aux États-Unis, numéro 3 en France, etc.). Ils sont d’ailleurs tous les deux choisis par la chaîne MTV pour faire partie de la programmation de son premier jour d’antenne le 1er août 1981.
Un séducteur entouré de top models
Alors que les clips touchent de plus en plus le grand public, et deviennent la norme chez les artistes musicaux, Robert Palmer va trouver le moyen de se démarquer dans le milieu des années 80. Alors qu’il avait fait appel dès 1976 à une Playmate du magazine Playboy pour la pochette de son album "Some People Can Do What They Like", il s’entoure cette fois pour la vidéo d’"Addicted To Love" de top models mimant les gestes de musiciens. Le clip est dirigé par un photographe et réalisateur spécialisé dans la mode, Terence Daniel Donovan, qui s’inspire notamment du travail de Patrick Nagel, un illustrateur ayant vu ses dessins de femmes publiés également dans Playboy. Le clip aide la chanson à être propulsée en tête des charts américains, et son concept sera repris pour les titres "I Didn't Mean to Turn You On" et "Simply Irresistible", mais aussi pour "Change His Ways" où les modèles sont remplacés par des personnages de cartoon sexy.
Des premiers succès clipés en fin de carrière
Si Robert Palmer avait déjà connu un certain succès à ses débuts, les années 80 sont de loin les plus belles de sa carrière, notamment grâce à l’utilisation que l’artiste a faite des clips musicaux. De même, quand l’artiste sortira surtout des compilations lors de la décennie suivante, de nouveaux clips de ses précédents succès seront réalisés. Alors que la vidéo de "Bad Case of Loving You" (titre sorti initialement en 1978) est un medley des clips les plus marquants de Robert Palmer agrémentés d’images de l’artiste sur scène, celle d’"Every Kinda People" (1978 également) aura le droit à une création originale. Ce clip de l’un des plus grands succès de l’artiste (décédé en 2003 nous aura laissé une dernière image du chanteur fidèle à ce qu’il aura été durant sa carrière, un artiste séduisant qui savait aussi prôner la tolérance.