Alliance de soul, rock n'roll, rythm'n blues, psychédélisme, la musique de Sly and the Family a largement innové, sous l'impulsion de Sly Stone.
Les textes, socialement et politiquement marqués, vont également révolutionner la musique populAIRe américaine.
Comme dans de nombreuses familles noires américaines tout commence par le gospel, pour Sylvester Stewart. Rapidement surnommé Sly, il se produit avec l'ensemb le de sa famille avant de s'initier à la trompette et à la composition.
La famille quitte finalement le Texas pour San Francisco. Devenu DJ pour des stations de radi o de soul, il effectue ses débuts avec son frère cadet, Fred, notamment au sein des Stewart Brothers. En 1959, ils enregistrent deux 45 tours : "The Rat / Ra Ra Roo" et "Sleep on the Porch / Yum Yum Yum".
En 1961, Sly enregistre avec les Viscanes avant de s'atteler à la production avec des albums des Beau Brummels, Bobby Freeman, Mojo Men ou encore de The Great Society, le premier groupe de Grace Slick, la future chanteuse de Jefferson AIRplane.
Nous sommes finalement en 1966 lorsque Sylvester Stewart, qui joue de la guitare et de l'orgue, s'associe à sa soeur Rosie au piano, à son frère Freddie à la guitare, à l'un de ses cousins Larry Graham à la basse, à Jerry Martini au saxophone, à Cynthia Robinson à la trompette et à Greg Errico à la batterie, pour former les Stoners, puis Sly and the Family Stone. Ensemble, il enregistre un premier 45 tours avec "I Ain't Got Nobody" et "I Can't Turn You Loose".
Il faut attendre 1967 pour qu'ils produisent leur premier album : "A Whole New Thing", qui ne rencontre pas le succès escompté.
La réussite arrive avec le second disque, "Dance to the music".
Après "Life" en 1968, qui ne comporte pas de tubes, "Stand ", un an plus tard, constitue l'un de leurs plus grands succès. Les titres "Everyday people", "Sing a simple song" et "Don't call me Nigger , Whitey", qui en sont extraits, prônent l'entente entre Noirs et Blancs tout en résonnant comme un soutien aux Black Panthers.
Après un Best of, qui se vend à trois milLions d'exemplAIRes en 1970, la formation sort "There's a Riot Goin' On", l'un de leurs disques les plus pessimistes. L'album, qui sort en 1971 s'inscrit dans leur combat pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs. Dès lors, le groupe est définitivement sur la "voix" de l'enGagement. Lors des marches sur Washington, les aînés entonnent le spiritual "We Shall Overcome", tandis que les jeunes chantent "Everyday People".
En 1972, c'est la rupture. Face à la pression exercée par les Black Panthers, Larry Graham et Greg Errico quittent la formation. L'ex batteur de la Family Stone fera par la suite quelques apparitions auprès de Miles Davis ou du Grateful Dead alors que Larry Graham fondera The Graham Central Station.
C'est sur l'album, "Fresh" en 1973 que Rusty Allen, un jeune bassiste de 18 ans, Andy Newmark à la batterie, Pat Rizzo au saxophone et le trio féminin The Little Sisters font chacun leur apparition. Le disque sonne en revanche le glas pour Sly Stone, qui s'enlise dans la drogue et quitte progressivement la formation.
Son déclin se confirme en dépit de disques solos "High on you", puis "Heard Ya missed me" et "Well I'm Back".
Sly and the Family ne fait plus non plus recette. "Ten Years Too Soon", un nouveau Best o f de s titres du groupe, ou encore "Back On The Right Track", avec une réapparition d'une partie de la Family, ne rencontre presque aucun écho.
Pour autant, Arrested Development ou encore Earth Wind and Fire, reprennent leurs titres.
Une admiration qui ne devrait pas se démentir lors de leur passage à l'Olympia à l'été 2007.