Stevie Wonder, un musicien complet dès l’enfance
On ne peut pas dire que les débuts de l’existence de Stevie Wonder ressemblaient à un long fleuve tranquille. Issu d’un milieu très modeste, avec un père marchand de rue et une mère serveuse, il naît prématuré le 13 mai 1950. Un événement loin d’être sans conséquence. En effet, il est placé dans une couveuse, mais un problème survient. Il reçoit trop d’oxygène, et les suites sont terribles, car il devient aveugle. Cette cécité accidentelle a-t-elle eu une influence sur ses talents de musicien ? Nul ne le saura jamais. Toujours est-il que le jeune Stevie se montre particulièrement doué. Son goût pour la musique et son incroyable faculté d’apprentissage se révèlent très vite. Il touche un peu à tout, avec une prédilection pour le piano, mais aussi divers instruments de percussion, et l’harmonica. Il n’a que huit ans lorsqu’il signe ses premiers enregistrements. Son talent ne passe pas inaperçu, et il est repéré par un membre du groupe The Miracles, Ronnie White, qui le prend sous son aile.
Un contrat à 11 ans et un premier album à 12
Alors qu’il s’appelle encore Stevland Hardaway Judkins, le jeune garçon est repéré par le producteur Berry Gordy. Il n’a beau avoir que 11 ans à l’époque, celui-ci devine son incroyable potentiel, et lui propose de signer un contrat avec la maison de disques Tamia. Celle-ci deviendra la célèbre Motown Records qui a notamment produit Michael Jackson, Marvin Gay, The Temptations, etc. En 1962 sort un premier album intitulé "The Jazz Soul of Little Stevie". Little Stevie est en effet devenu son nom de scène, avant de devenir Stevie Wonder quelques années plus tard. Le coup d’essai est un coup de maître, avec notamment le titre "Fingertips" qui termine numéro un du hit-parade américain. Sa carrière est désormais lancée, et Stevie enchaîne les albums, avec pas moins de neuf disques proposés à un public conquis avant la fin des années 1960, sans oublier deux albums live : "Recorded Live ! – The 12 Year Old Genius" (1963) et "Eivets Rednow featuring Alfie" (1968).
Producteur à 20 ans et un premier Grammy à 23
La Motown peut se féliciter d’avoir donné sa chance à Stevie Wonder. En une décennie, celui-ci a en effet généré 30 millions de dollars pour la société de disques, une somme colossale à l’époque. Mais le prodige n’est pas doué que pour la musique. Il apprend tout aussi bien tout ce qui concerne le monde des affaires et, en 1970, il décide de produire lui-même un album. Intitulé "Signed, Sealed and Delivered", ce premier album décide Stevie Wonder à se lancer véritablement dans la production. C’était le moment idéal, car cette décennie 1970 est très certainement la plus aboutie de son immense carrière, celle au cours de laquelle il signe notamment les titres "Superstition", "You Are the Sunshine of My Life" ou "Isn’t She Lovely" qui font partie de ses morceaux les plus emblématiques. Une décennie qui le voit aussi, en 1973, recevoir un premier Grammy. Il n’a alors que 23 ans, et fait pourtant déjà figure de mythe.