Dans la trempe du hard rock d'AC/DC , Trust a été l'un des groupes majeurs de la scène musicale française dans les années 80.
Emmené par Bernie Bonvoisin, la formation s'est notamment illustrée avec "Antisocial".
A l'instar de leurs titres, criés telle une révolte, l'histoire de Trust est d'un genre plutôt mouvementé.
Lancée en 1977 par Bernie (Bernard) Bonvoisin, Nono (Norbert Krief) et
Ray (Raymond) Manna, l'ex bassiste de Taxi, la formation, qui signe
pour un premier 45T, "Prends pas ton flingue - Paris by night", est
rapidement éconduite par sa maison de disque qui craint de rentrer dans
une confrontation Trust / Téléphone .
Un an plus tard néanmoins, la carrière de Trust démarre à la faveur de
la première partie d'AC/DC avec lequel les membres du groupe vont
largement sympathiser après s'en être inspiré. Trust adapte notamment
le titre : "Love at first feel" qui devient "Paris by night".
Trust contre "L'élite"
Après l'enregistrement d'un premier album à Londres, le groupe se
positionne effectivement en rival direct de Telephone, notamment avec
des titres comme : "Bosser huit heures", "Préfabriqué" ou encore "L'élite" dans lesquelsTrust dénonce, sans (grands) égards les
vicissitudes et les dérives de la société.
Leurs textes qui dénoncent les maux séduisent un large public toujours
plus nombreux lors des tournées de Trust qui s'enchaînent.
En 1980, c'est la sortie de leur disque "Répression" qui fait
également l'objet d'une version anglaise que l'on doit à Jimmy Pursey,
le chanteur de Sham.
Parmi les morceaux qui rencontrent un vif succès, le désormais
légendAIRe "Antisocial", repris lors de la tournée "Répression dans
l'hexagone".
"Marche ou crève"
Avec l'album "Marche ou crève", en 1981, la police en prend pour son
"grade".
Les régimes communistes ou encore les juntes militAIRes
sud-américaines ne sont pas épargnés non plus.
Cette fois leur tournée dépasse largement les frontières françaises
puisqueTrust s'offre même la première partie d'Iron Maiden en Grande
Bretagne.
Le chanteur de hard rock séduit par Nicko McBrain débauche d'ailleurs
le batteur. Ce qui ne manque pas de provoquer une "crise" au sein de
Trust qui va désormais enchainer les batteurs. Clive Burr ou encore
Kevin Morris se succèdent. C'est le départ également du bassiste,
Raymont Manna au profit d'Yves "Vivi" Brusco.
Une instabilité qui semble nuire au groupe dont le succès s'effrite
notamment avec "Trust IV" en 1983 et "Rock'n'roll" un an plus tard.
Il faut attendre quatre années pour voir la formation remonter sur
scène pour enregistrer à Bercy, "Paris by night" qui précède un
simple "En attendant", qui offre un second souffle au groupe.
Non retour... Pas tout à fait
Pour autant, c'est la mésentente au sein de la formation qui prend le dessus et qui conduit à une seconde séparation.
A la faveur de leur compilation d'inédits "The backsides" (1993), de
leur disque, "Europe et haine" (1996), inspiré par l'émergence des
extrêmes, et de l'arrivée du bassiste David Jacob et de Nirox John à la
batterie, il semble que Trust doit renaître.
Il n'en est rien, Bernie Bonvoisin choisit un autre "voix", celle du
cinéma. Il se lance dans la réalisation, notamment avec "Les démons de
Jésus", unanimement salué par la critique.
Finalement, après une quinzaine d'années d'absence (hormis " Anti best
of Trust " en 1997) et à la faveur de l'arrivée d'Iso, à la basse, et de
Deck, aux platines,Trust connaît un énième rebond et sort l'album : "13 à table". Une référence aux treize titres enregistrés dans un
studio de banlieue parisienne en une dizaine de jours.
Les morceaux de ce disque, qui tourne autour de trois thématiques :
l'appartenance, la croyance et la tolérance, sont repris lors de leur
tournée hexagonale, toujours en 2008.
Des concerts qui les mènent notamment à Paris, Dijon, Amneville ou encore Nancy jusqu'en mars 2009.
Caroline LEBenBOJM