Le génie de Vladimir Cosma fait le bonheur du cinéma depuis maintenant une quarantaine d'années. Son CV est riche d'une centaine de musiques de films.
Depuis sa contribution sur « Alexandre le bienheureux », en 1967, ce Roumain de naissance a posé ses jalons sur bien des titres devenus des incontournables.
De « La boum » à « Diva », en passant par bien d'autres, les sons de la mélodie imaginée par Vladimir Cosma ont fait rêver des générations de mélomanes, passionnés de cinéma d'ailleurs ou non.
Un talent hérité
L'étoile de Vladimir Cosma fait son apparition dans le ciel de Bucarest le 13 avril 1940. C'est la fée Mélodie qui se penche sur le berceau du petit Romain et lui montrera toujours la voie. Vladimir Cosma sait parfaitement ce que sera son chemin : celui emprunté par toutes ces personnes qui lui sont chères.
Son grand-père, son oncle Edgar Cosma et ses parents sont tous des figures importantes de la scène symphonique de son pays d'origine. Il fait lui-même son apprentissage au sein du Conservatoire national, choisissant le violon comme instrument de prédilection. D'ores et déjà, le mélomane fait ses armes en composition, en écrivant quelques gammes pour son chef d'orchestre de père.
Ces premières compositions apportent un souffle de jazz dans l'univers très codifié de la musique symphonique. C'est dans la ville Lumière que Vladimir Cosma parfait ses connaissances, en y rejoignant l'École normale de musique en 1963.
Il y sera encadré par Nadia Boulanger et la capitale lui fera également faire des rencontres déterminantes.
« Alexandre le bienheureux », le début d'une vie de passion
Faisant de la musique son gagne-pain, Vladimir Cosma sera bientôt sollicité par des réalisateurs pour écrire la musique de leur film. Michel Legrand inaugurera la liste d'un vaste répertoire de collaborations, en 1966.
S'assurant de l'arrangement musical des « Demoiselles de Rochefort » pour le compte de ce monstre sacré, Vladimir Cosma arrache d'emblée la confiance du grand génie et se voit confier des chantiers plus importants. C'est ainsi à son nom que la musique d'« Alexandre le bienheureux » d'Yves Robert est crédité en 1967.
Cette expérience marquera le début d'une véritable envolée, tout en symphonie. Le compositeur se verra faire des propositions sur – pas moins de 7 autres films, les années suivantes.
Puis, il rencontre Pierre Richard au début des années 70. En tant que réalisateur, ce dernier deviendra un des personnages avec qui Vladimir Cosma collaborera le plus souvent. « Le grand blond avec une chaussure noire » – où l'autre joue –, figurera d'ailleurs parmi les moments les plus forts de la carrière du musicien.
Une foule de collaborations
Le génie de Vladimir Cosma ne fait plus l'ombre d'un doute. Il est authentique, profond, inventif, surprenant et généreux par-dessus tout. Tout à l'image du personnage.
L'on réclame les notes du compositeur sur un nombre inimaginable de films, dont beaucoup sont devenus des incontournables du répertoire français. Yves Robert le sollicitera près de 14 fois, depuis « Le château de ma mère » à « Courage, fuyons », en 1979.
Francis Veber n'a jamais su se départir de sa touche, tandis que Sophie Marceau fait son entrée au cinéma sur ses notes. Le cymbalum et la flûte de Pan sont ses principaux complices dans cette valse incessante de mélodies entraînantes. Le nom de Vladimir Cosma apparaît dans bien d'autres génériques que ceux des films. La première chaîne lui doit, par exemple, ses génériques de début et de fin d'antenne, dans les années 70.
De nombreuses distinctions sont venues couronner le parcours de ce génie de la musique, comme l'on en rencontre fort peu. Détenteurs de deux Césars de la meilleure musique de film, remportés en 1982 et 84, Vladimir Cosma fait l'objet d'un intérêt sans cesse renouvelé.
Une deuxième biographie sur cet étonnant artiste est parue en 2009, issue d'un entretien dirigé par Vincent Perrot.