Mireille Mathieu – "Bravo tu as gagné"
En 1981, Mireille Mathieu poursuit sa carrière musicale en France et à l’international avec l’enregistrement de la chanson "Bravo tu as gagné". Derrière ce 45 tours commercialisé en même temps que le titre "Viens chanter pour le Bon Dieu" se cache un titre bien connu des fans du groupe ABBA.
Quelques mois plus tôt, le groupe suédois, célèbre dans le monde entier pour ses chansons pop et disco, proposait en effet le single "The Winner Takes It All". Inspirée d’une histoire de divorce, la chanson est adaptée en français par Mireille Mathieu, pour en faire une ballade version tricolore. À l’époque, l’interprète de la chanson "Pardonne-moi ce caprice d’enfant", et figure de la variété française, peut compter sur le soutien de Charles Level pour une retranscription des paroles de "The Winner Takes It All" dans la langue de Molière.
Leonard Cohen – "Hallelujah"
Géographiquement et politiquement, le Canada se distingue de son voisin américain. Décédé à Los Angeles, aux États-Unis, en 2016, le Canadien Leonard Cohen est pourtant, pour beaucoup, un artiste rattaché au peuple américain.
En 1984, le musicien, poète, romancier, peintre, auteur-compositeur-interprète enregistre son album "Various Positions". Sur ce dernier, un titre va marquer l’histoire de l’industrie musicale : "Hallelujah". Traduction de l’hébreu "Hallelou" pour "Rendez louange" et "Yah" pour "à Dieu", la chanson s’inspire des thèmes de la religion et de la sexualité. Avec cette ballade, Leonard Cohen s’inscrit parmi les artistes les plus repris au cours des décennies suivantes. Dès années 80 jusqu’à aujourd’hui, nombreux sont en effet les chanteurs à avoir enregistrer leur propre version de la chanson, avec un résultat plus ou moins proche de la performance originale. Aux États-Unis, Bob Dylan et surtout Jeff Buckley contribuent de leur temps à la notoriété de cette chanson. En France, "Hallelujah" séduit un grand nombre de candidats des émissions de télé-crochet ("The Voice", "Nouvelle Star", etc.). Thierry Amiel, Louis Delort, Emji ou encore Lilian boostent ainsi leur popularité aux yeux des téléspectateurs et de leurs fans en reprenant la chanson de Leonard Cohen.
Lors de sa tournée "À la poursuite du bonheur Tour", M. Pokora ajoute lui aussi son nom à la liste des chanteurs français ayant repris la chanson "Hallelujah". Une liste sur laquelle se retrouve également mentionnée Vanessa Paradis, pour sa reprise du titre "Hallelujah" lors de "Tournée Acoustique" en 2011.
Michael Jackson – "Wanna Be Startin’ Somethin’"
Le 8 mai 1983, Michael Jackson commercialise en single la chanson "Wanna Be Startin’ Somethin’" extraite de son album "Thriller", qui était initialement dédiée à La Toya Jackson. À l’époque déjà, celui que l’on surnomme "The King of Pop" rencontre un succès international (l’album "Thriller" accumule les records de ventes de toute l’histoire de l’industrie musicale). Reprise dans la plupart des compilations et best of de Michael Jackson, "Wanna Be Startin’ Somethin'" va assez logiquement inspirer d’autres artistes. En France, la chanteuse Camille s’autorise une première reprise de la chanson américaine en 2011. Pour l’occasion, l’interprète de la chanson "Le Sac des filles" opte pour une version très minimaliste. Trois ans plus tard, c’est au tour de la chanteuse franco-israélienne Tal de s’essayer à une reprise de "Wanna Be Startin’ Somethin’" de Michael Jackson. Lors de sa tournée intitulée "À l’infini Tour" qui l’emmène aux quatre coins de l’Hexagone, l’artiste née à la toute fin des années 1980 reprend sur scène l’un des plus gros succès de "Bambi".
Johnny Hallyday – "Le Pénitencier"
Officiellement, Johnny Hallyday a enregistré sa chanson "Le Pénitencier" en 1964. Nul doute toutefois que celui que l’on surnommait "le Taulier" a multiplié les interprétations de cette chanson en live durant les années 1980. Saviez-vous, à ce sujet, que cette chanson extraite de l’album éponyme était une adaptation française d’un titre américain ? Derrière "Le Pénitencier" se cache en effet la chanson folk traditionnelle "The House of the Rising Sun". Il existe, dans l’histoire de la musique, de nombreuses versions de ce titre, dont la plus célèbre demeure sans doute celle du groupe "The Animals".
En France, Hugues Aufray accompagné de Vline Buggy s’est penché sur l’adaptation de "The House of the Rising Sun" pour Johnny Hallyday. Pour l’anecdote, sachez que l’interprète du titre "Allumer le feu" a également enregistré une version en allemand de cette chanson ("Das alte Haus in New Orleans"). Johnny Hallyday est par ailleurs loin d’être le seul à s’être essayé à une reprise de la chanson américaine "The House of the Rising Sun". Au fil des décennies, des artistes comme Tracy Chapman, Demis Roussos ou encore Muse ont également livré leur propre version de "The House of the Rising Sun".
Eddy Mitchell et ses reprises de chansons américaines
Tout au long de sa carrière, Eddy Mitchell s’est amusé à proposer des chansons directement adaptées de titres étrangers. Au cours des années 80, l’un des leaders du groupe Les Chaussettes noires s’essaie ainsi au répertoire musical des Américains Chuck Berry (la chanson "Reelin’ and rockin" devient "Rock and road"), Guy Mitchell ("Singing the Blues" - "Faut pas avoir le Blues"), Don Williams ("Shelter of your eyes" - "Miss Duval"), Louis Jordan ("If you’re so smart, how come you ain’t rich" - "Comment t’es devenu riche ?"), et quelques autres encore.
En 1982, Eddy Mitchell s’inspire de la chanson "Sweet Home Alabama", du groupe américain Lynyrd Skynyrd, pour offrir à Johnny Hallyday une version française rebaptisée "Cartes postales d’Alabama". À la toute fin des années 1990, Eddy Mitchell prend également la décision d’inclure dans l’album "Anniversaire des Jordanaires" la chanson "Sois pas cruelle", reprise du titre "Don’t Be Cruel" enregistré en 1956 par l’iconique Elvis Presley.
Fortement attiré par les États-Unis, Eddy Mitchell a non seulement repris des chansons américaines, mais il a également enregistré des albums à Memphis, Nashville ou encore Muscle Shoals.
D’autres reprises anglophones
Puisque les similitudes sont assez nombreuses sur le plan linguistique, il apparaît presque légitime d’inclure dans cette sélection de meilleures reprises américaines des années 80 en France quelques titres enregistrés de l’autre côté de la Manche.
En 1985, le groupe britannique The Cure marquait par exemple les esprits avec la sortie du single "Close to Me". Extraite de l’album "The Head on the Door", la chanson figure parmi les plus gros succès de Robert Smith et ses acolytes. En France, Nostalgie est d’ailleurs l’une des radios qui diffusent le plus cette chanson, participant au fil des années à sa popularité dans l’Hexagone.
À la veille des années 2000, le Français Matthieu Chedid, plus connu sous nom de scène "M", s’autorisait une adaptation de "Close to Me" à l’occasion de la sortie de son album "Je dis aime". Autre chanson anglophone des années 80 reprise en France, le titre "Fade to Grey" paraît officiellement le 10 novembre 1980.
À cette date, c’est le groupe de new wave britannique Visage qui est à l’interprétation. Spécialisé dans la reprise de grands classiques du genre new wave, le groupe français Nouvelle Vague reprend à son compte la chanson "Fade to Grey". En 2006, Marc Collin et Olivier Libaux intègrent ainsi à leur album "Bande à part" la chanson de leurs prédécesseurs.