En 1984, alors que les décorations de Noël prennent place sur les avenues et les maisons des Américains, ces derniers découvrent au cinéma un personnage de flic, aussi vulgaire qu’attachant, qui va exploser le box-office. Pourtant, Le Flic de Beverly Hills était bel et bien parti pour être l’un des pires fiascos des célèbres studios Paramount.
L’idée de ce personnage de flic malin, gouailleur et terriblement efficace, qui bouscule les codes d’Hollywood, née dès 1975 dans l’esprit du président de Paramount Pictures, Michael Eisner. Alors qu’il roule sur une autoroute de Los Angeles, il est arrêté pour excès de vitesse dans son break cabossé immatriculé à New York. Le charisme du policier lui inspire le personnage d’Axel Foley, rapporte le New York Time dans un article de 1984.
Cette idée d’un flic de la rue parachuté dans l’univers m’as-tu-vu de Beverly Hills est l’idée forte du film. Problème, malgré l’argent et l’énergie dépensés, au cours des huit années qui suivent, personne ne réussit à retranscrire fidèlement l’efficacité du pitch d’Eisner. La délivrance scénaristique arrive finalement en septembre 1983 sous la plume de Dan Petrie Jr., qui parvient à mêler l’intrigue au caractère du personnage principal. Mais la production n’est pas au bout de ses peines.
Le producteur Jerry Bruckheimer croit tenir son premier rôle en la personne de Mickey Rourke, mais le projet accumule les retards et le jeune acteur décroche. Contre toute attente, Sylvester Stallone fait son apparition et se pose en sauveur du film, mais sa réécriture musclée et dramatique du scénario ne colle plus à l’idée originale du projet. A quinze jours du début du tournage, Bruckheimer et le coproducteur Don Simpson se retrouvent sans héros.
Simpson soumet alors et en dernier recours Eddy Murphy, qui s’était montré intéressé par le scénario un mois plus tôt. Don Simpson plaide en sa faveur et s’envole pour New York afin de rencontrer à nouveau le héros d’Un fauteuil pour deux. Au cours d’un diner, face à Bruckheimer et Simpson décontenancés et qui se perdent en conjectures, Eddy Murphy remet les choses au clair et lâche : "Les mecs, vous voulez le faire ce film ou pas !" Interloqués et définitivement séduits, les deux producteurs tiennent leur premier rôle. Ils ne seront pas déçus tant l’acteur new-yorkais incarnera le flic de Beverly Hills au-delà même de leurs espérances.
