Charles Aznavour, qui célèbre son anniversaire ce 22 mai, est également un homme d’engagement à l’instar de ses titres : « Comme ils disent » (1972), dans lequel, pour la première fois ou presque, l’homosexualité est évoquée sans être raillée ou moquée, ou encore « Mourir d’aimer ».
Avec « Mourir d’aimer » Charles Aznavour va, ici encore, à contre-courant des idées reçues et se pose en défenseur de cette enseignante conspuée pour sa relation avec l’un de ses élèves.
" Tandis que le monde me juge "
A l’instar de Serge Reggiani (« Gabrielle ») ou encore d’Anne Sylvestre (« Des fleurs pour Gabrielle »), Charles Aznavour dénonce une France qui pourrait bien avoir conduit au suicide Gabrielle Russier en septembre 1969, accablée par le scandale que ne tarde pas à provoquer sa relation avec son élève, Christian Rossi.
Nous sommes dans l’après Mai 68, il a 16 ans et elle, le double.
Christian Rossi est lycéen en seconde, Gabrielle Russier est son professeure de lettres à Marseille. Ils entament une relation à laquelle les parents du jeune mineur ne s’opposent d’abord pas avant de conduire la jeune divorcée et mère de deux enfants devant le tribunal.
" Payer l'amour au prix de sa vie "
Gabrielle Russier, emprisonnée aux Baumettes durant plusieurs semaines, est condamnée pour détournement de mineur à douze mois de prison avec sursis et à 500 francs d'amende.
L’adolescent, aujourd’hui père de famille, fuit alors en Allemagne avant d’être interné en asile psychiatrique.
Une situation vécue comme un drame par Gabrielle Russier qui met fin à ses jours le 1er septembre 1969.
Deux plus tard, Charles Aznavour offre en guise de plaidoyer « Mourir d’aimer », qui figure sur son album « Non, je n'ai rien oublié ».
Nostalgie.fr vous propose de réécouter ce titre.
Caroline Lebenbojm