Silhouette élancée et androgyne, Dani, a marqué les années 1960 par son élégance et sa sensibilité. A la fois mannequin, chanteuse et comédienne, l’artiste possède de multiples facettes.
Une artiste accomplie
Danièle Graule naît le 1er octobre 1944 à Castres, dans une famille catalane réfugiée, dont le père est cordonnier et la mère vendeuse de chaussures.
A 18 ans, la jeune fille quitte Perpignan pour tenter sa chance dans la capitale. Elle suit des cours à l’Ecole des Beaux-Arts, où elle se fait remarquer pour sa silhouette et son allure.
Entre 1964 et 1966, elle travaille au journal "Jours de France" comme photographe, puis décroche de petits rôles au cinéma tout en étant mannequin.
En 1966, conseillée par Robert Madjar de "Salut les Copains", elle quitte les podiums pour se consacrer à la musique et sort un premiers 45 tours, "Garçon manqué".
Deux ans plus tard, Dani connaît son plus grand succès avec "Papa vient d’épouser la bonne", qui dépasse le million d’exemplaires vendus, un chiffre considérable en 1968.
Suite à ce succès, elle part en tournée avecClaude François et Alain Chamfort , avant de se produire au théâtre Bobino en 1971.
Elle passe à l’Olympia dans le spectacle de Tom Jones . Son album reçoit en 1970 le prestigieux Grand prix de l’Académie Charles-Cros.
Une période artistique difficile
En 1974, elle est sélectionnée pour représenter la France à l’Eurovision avec la chanson "La vie à 25 ans". La mort du président Georges Pompidou plonge la France en deuil et Dani se retire de la compétition.
Conseillée par Alain Delon, elle prend la direction d’une discothèque, mais la période faste se clôt avec la mort de son père, de sa sœur, Jane Renoux, et du père de ses deux fils, Benjamin Auger.
Son image se ternie, basculant dans la drogue et elle disparaît de la scène parisienne.
En 1993, Dani essaye de renouer avec son public, mais le morceau "N…comme never again", produit par Jean-Jacques Burnel, sort dans l’indifférence.
« Comme un boomerang»
La rencontre avec Etienne Daho la remet sur le devant de la scène, avec la reprise de "Comme un boomerang", une chanson de Serge Gainsbourg .
Le duo est nommé dans la catégorie meilleure chanson de l’année aux Victoires de la musique de 2002.
En 2003, Dani s’entoure de nouveaux complices :Christophe Miossec, Dani el Darc, Alain Chamfort et sort son cinquième album, "Tout dépend de contexte".
Toujours dans les années 2000, l’artiste renoue avec le cinéma et on la voit aux côtés de Jacno dans le film "Les lionceaux", et dans "Fauteuils d’orchestre" avec Cécile de France .
En 2004, la chanteuse part en tournée dans tout l’Hexagone, et sort, courant 2005, un nouvel album "Laissez-moi rire". La même année, Dani participe au DVD "l’Impromptu dans les jardins du Luxembourg", d’Alain Chamfort, auprès duquel elle interprète le titre "Reine d’Autriche".
Dani, actrice au cinéma et à la télé
Dans les années 2000, l’artiste renoue avec le cinéma et on la voit aux côtés de Jacno dans le film «Les lionceaux» (2003) puis, la même année dans le film de Baffie «Les clefs de la bagnole». A la télévision, on la retrouve dans «Drôle de genre».
En 2006, Danièle Thompson lui propose un joli rôle dans «Fauteuils d’orchestre» (2006) avec Cécile de France, film pour lequel elle est nommée au César du Meilleur Second Rôle Féminin.
En 2009, Dani joue dans la série acclamée «Pigalle, la nuit» de Marc Herpoux et Hervé Hadmar.
Toujours au micro
En 2010, Dani revient à la chanson en rendant hommage à Paris à travers «Le Paris de Dani», un album consacré à la ville des lumières. Le titre «Un être humain à Paris» est présenté en clip, et on y voit Dani au volant d’une grosse auto parcourir Paris la nuit.
Elle part ensuite pour une série de concerts en France et à l’étranger et prend le temps d’enregistrer un livre audio, «Haïkus - lus par Dani : haïkus de Basho, Buson, Issa, Ryokan, Shiki», double CD audio, éditions Frémeaux & Associés.
Suit, le 8 mars 2011, un single, «L’Amour est un oiseau rebelle», un remix de l’aria de Bizet. Maïwenn en signe le clip et Laura Smet y apparaît. A la fin de l’année, Dani s’associe au groupe Neïmo pour une chanson disponible uniquement en téléchargement et un clip, «Où sont mes Américaines». Ils chantent ensemble au Bus Palladium et à la Flèche d’or, à Paris.
Dani n’en oublie pas sa passion pour le métier d’actrice, puisqu’elle est à l’affiche de «Parlez-moi de vous» (2012). Elle tourne ensuite dans le film de Maïwenn, «Mon roi» (2015).
Le 12 octobre 2016 sort, chez Flammarion, une deuxième autobiographie, «La Nuit ne dure pas». Le titre est un vers de Daniel Darc dans «Rouge rose». Dani en profite pour publier, deux jours après, un double CD qui porte le même titre. Ce best-of propose aussi trois titres réarrangés par Etienne Daho. Le single «Etoiles et revers (Ce n’est rien)», qui est un ancien titre d’Etienne Daho, s’accompagne d’un clip avec la comédienne Lou Lesage.
Le public retrouve Dani au cinéma dans «Carbone» (2017) d’Olivier Marchal, dans lequel jouent Laura Smet et Gérard Depardieu. Elle apparaît également dans un épisode de «Capitaine Marleau», de Josée Dayan.
Le reste de l’année 2017 s’écoule en concerts et rencontres promotionnelles autour de son livre.
Pour l’année 2018, Dani est annoncée au casting de «Guy», un film d’Alex Lutz. Dani entame également une nouvelle tournée au mois de janvier (2018) qui doit la mener dans toute la France jusqu’au printemps.
Son dernier album "Horizons dorés", composé notamment par le bassiste des Stranglers, JeanJacques Burnel, est sorti en 2020 et a amené la chanteuse à repartir en tournée.
Dani meurt d’un malaise cardiaque à Tours, le lundi 18 juillet 2022, laissant l’image d’une icône parisienne et égérie rock qui a marqué de son empreinte près de 60 ans de scène musicale et artistique.