"Savoir rigoler, c'est un métier". Des propos d'Henri Salvador qui fut un artiste multiple : humoriste, jazzman et chanteur, il aura également lancé le rock et la bossa nova en France.
A son actif de nombreux succès populAIRes comme : "Une chanson douce", "Zorro est arrivé", "Le travail c'est la santé" ou encore "Le Lion est mort ce soir".
L'enfance d' Henri Salvador est bercée par le jazz. Il apprend à jouer de plusieurs instruments et très vite, au début des années 30, alors qu'il n'a que 16 ans, il commence à travailler dans des cabarets où son humour est particulièrement remarqué. Il commence à cette époque une carrière de musicien de jazz aux côtés de Django Reinhardt puis de Ray Ventura avec qui il part pour une grande tournée sud-américaine en 1941.
Il fait un triomphe au Brésil avant de rentrer en France et de créer son propre orchestre en 1946. Il remplit alors avec succès Bobino. En 1949, il joue avec MiStinguett sur la scène de l'ABC. Henri Salvador enchaîne alors les tournées triomphales, faisant salle comble partout où il passe. Ses premiers disques sont devenus des classiques : "Une chanson douce (Le loup, La biche et le chevalier)" ou "Maladie d'amour" sont connus de tous encore aujourd'hui. Au milieu des années 50, Salvador rencontre Boris Vian. De leur collaboration fructueuse naîtront des titres tels que "Blouse du Dentiste", "Moi, j'préfère la marche à pied" ou "Faut Rigoler". Rigoler est bien le maître mot et d'autres tubes tout aussi désopilants suivront dans les années 60 : "Zorro est arrivé", "Juanita BAnana", "Le travail, c'est la santé" sans oublier le romantique "Syracuse" ou le dynamique "Le Lion est mort ce soir".
Chanteur de jazz
PopulAIRe et apprécié par le plus grand des publics, Henri Salvador continue à se produire dans de nombreux shows télévisés. Dans les années 70, il enregistre de nombreux disques destinés aux enfants, certains sous l'égide de la maison Disney comme pour "Les Aristochats" ou "Blanche Neige et les Sept Nains". Il n'en oublie pas l'humour et la parodie pour autant en adaptant "Shame on you" qui devient "J'aime tes g'noux " en 74.
En 82, sous le chapiteau de la Porte de Pantin, il s'entoure des plus renommés musiciens de jazz comme Eddy Louiss ou Maurice Vander, de même qu'en 85 ses concerts au Palais des Congrès sont placés sous l'influence du jazz.
En 88, il enregistre même un show télé pour TF1 où il chante aux côtés de Tom Jones. Salvador est sans conteste un grand showman. Il sort aussi deux albums : "Des goûts et des couleurs" (89) et "Monsieur Henri" (94). En 1989, il a même été la voix du crabe Sébastien dans "La petite Sirène" de Walt Disney ("Sous l'océan").
Retour triomphant
En 2000, Henri Salvador sort un nouvel album intitulé "Chambre avec vue" ("Jardin d'hiver"). L'album que personne ne voulait produire devient très vite un des plus grands succès de l'année. 2001 est également un cru exceptionnel pour Salvador : il est désigné meilleur interprète et obtient la victoire de l'album de variété lors des Victoires de la musique. C'est également l'année de son retour sur scène ; à l'Olympia d'abord puis dans le reste de l'hexagone, à New York ou encore à To Kyo . Il se produit également en Guyane, sa terre natale. La tournée doit se poursuivre jusqu'en 2007. Des spectacles où l'on entendra des extraits de son album sorti en 2003, "Ma chère et tendre". Un hommage à son épouse, la productrice Catherine Costa.
En 2006, l'artiste revient avec "Révérence", un disque qui oscille entre la bossa nova et le jazz, enregistré à Rio, New-York et Paris. Henri Salvador s'offre pour l'occasion un duo avec Gilberto Gil l, "Tu sais je vais t'aimer" et un autre avec Caetano Veloso, "Cherche la Rose".
C'est le 13 février 2008 que l'artiste tire sa révérence. Il s'éteint à l'âge de 90 ans.
Près de quatre ans plus tard, en juin 2012, sort un album posthume réarrangé par Benjamin Biolay , qui avait déjà contribué, avec Karen Ann, à son retour avec "Chambre avec vue". "Tant de temps" contient six inédits.