Un destin lié à celui de Francis Cabrel
Né à Toulouse en 1955, Jean-Pierre Mader y partage sa jeunesse entre des études en informatique et sa passion pour la musique. Il débute comme bassiste dans le groupe Tangara, avant de passer une audition à l’été 1974 pour remplacer Francis Cabrel dans l’orchestre de bal Les Gaulois. De deux ans son aîné, l’Agenais, qui vient tout juste de remporter un concours de chansons avec son titre "Petite Marie", décide de démarrer une carrière solo et laisse donc vide la place de chanteur dans l’orchestre. Pris à la fois en tant que chanteur et bassiste, Jean-Pierre Mader écume la région tous les week-ends au sein des Gaulois, reprenant tous les succès du moment, et des classiques du rock (Jimi Hendrix, Deep Purple, etc.). Comme Francis Cabrel, Jean-Pierre Mader va s’émanciper musicalement après avoir rencontré l’auteur-compositeur Richard Seff (premier producteur de la carrière de Francis Cabrel), qui deviendra même un ami.
Des premiers échecs formateurs
À l'image du premier single solo de Jean-Pierre Mader ("Les Bandes Dessinées" sorti en 1978), sa tentative en duo avec Jean-Charles Thouault au sein des ILS + 2 avec le 45 tours "Les mots sucrés" / "On est des joujoux" ne trouve pas le succès. Ayant envie de créer sa propre musique, il enregistre alors un premier album intitulé "Faux coupable" qui marque ses débuts d’auteur-compositeur-interprète. Mais cet opus inaugural, distribué en 1982, ne rencontre qu’un écho limité auprès du public. Malgré cela, Jean-Pierre Mader est parvenu à se forger une excellente réputation de musicien, qui lui permet de proposer une mélodie à Jean Mareska, producteur de Philippe Lavil qui vient de sortir l’énorme succès "Il tape sur des bambous". D’abord retenue, la composition de Jean-Pierre Mader ne fait finalement pas partie de l’album de Philippe Lavil. Un mal pour un bien puisque, deux ans plus tard, Richard Seff rappellera à Jean-Pierre Mader l’existence de cette musique, qui deviendra avec beaucoup de travail supplémentaire le plus grand hit de l’artiste : "Macumba".
Un premier grand succès avec "Disparue" juste avant ses 30 ans
Avant la sortie de "Macumba" en 1985, c’est le titre "Disparue" qui permet à la carrière de Jean-Pierre Mader de décoller en 1984. Comme "Macumba", "Disparue" est une musique composée par l’artiste, puis oubliée au fond d’un tiroir. Les paroles originales du titre avaient même été perdues. Mais, après avoir vu ensemble le film "Porté disparu" (1982) de Costa-Gavras (inspiré de l'histoire vraie d'un journaliste américain disparu lors du coup d'État du 11 septembre 1973 mené au Chili par le général Pinochet), Jean-Pierre Mader et Richard Seff accouchent d’une deuxième version de la chanson. Les nouvelles paroles évoquent la disparition de la mannequin et militante franco-argentine Marie-Anne Erize survenue en 1976 en Argentine, et le riff de synthé initial très métallique est remplacé par un son de bandonéon, instrument emblématique du tango. La couleur synthpop alors obtenue fera le succès de "Disparue", mais aussi des autres premières chansons de Jean-Pierre Mader.