Des débuts en plein mai 68
Celui qui est aujourd’hui devenu une figure incontournable de la chanson française avec des titres inoubliables comme "Cœur de rocker" ou "Ma préférence à moi" a commencé sa carrière en plein mai 68, alors que les manifestations étudiantes battaient leur plein dans la capitale. Grâce à une de ses connaissances, le jeune artiste alors débutant signe son premier contrat chez Pathé-Marconi, la célèbre maison de disques. Son titre "La Cavalerie" est immédiatement adopté par les étudiants révoltés qui dressent des barricades sur les grands boulevards parisiens. Julien Clerc, fils d’un haut fonctionnaire gaulliste et petit-fils de communiste, qui se rendit brièvement à la Sorbonne en mai 68, déclarera plus tard qu’il trouvait ça "sans grand intérêt" et de constater avec ironie que ceux qui se "revendiquaient maoïstes ou trotskistes à l’époque sont aujourd’hui gaullistes".
Une lutte pour les enjeux majeurs de la société
Malgré une présence discrète, le chanteur de "Mélissa" ou "La fille aux bas nylon" est sans conteste l’un des artistes les plus engagés de sa génération. L’interprète de "l’assassin assassiné" accompagnera même le célèbre avocat Robert Badinter lors du procès de Norbert Garceau pour livrer son témoignage contre la peine de mort. En plus d’être un des premiers chanteurs à avoir tiré la sonnette d’alarme à propos des problèmes écologiques et de préservation de notre environnement, il fut également l’un des pionniers de la bande des Enfoirés pour soutenir les Restos du Cœur à l’initiative de Coluche. Afin de lutter contre le sida et pour apporter son soutien aux différents acteurs engagés dans cette lutte, il est fidèle à l’association "Sol en Si" qui s’occupe des enfants malades ou séropositifs. En 2012, en plein débat sur le "Mariage pour tous" et les problèmes rencontrés par les couples homosexuels face à l’adoption, il co-signe un appel lancé par de nombreux artistes pour demander l’égalité de tous.
Un engagement reconnu par l’ONU
En 2002, le monde assiste par médias interposés aux images de nombreux réfugiés contraints de quitter leurs pays pour des raisons politiques ou climatiques. En 2002 Julien Clerc est contacté pour que sa chanson "Partir" illustre la nouvelle campagne d’information du HCR sur le cas du peuple afghan. "Jamais je n’aurais pu imaginer en composant cette chanson qu’elle servirait un jour à témoigner de la douleur des réfugiés" déclarait-il. Ému par cette situation, Julien Clerc cède les droits de sa chanson aux Nations Unies. En 2003, il devient le premier français à bénéficier du titre d’ambassadeur de bonne volonté pour la francophonie par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.