La jeunesse de Lio
Vanda Maria Ribeiro Furtado Tavares de Vasconcelos, plus connue sous le nom de Lio, est née le 17 juin 1962 au Portugal. C’est son grand-père, médecin de profession, qui assiste sa mère lors de l’accouchement. Ses parents se séparent alors qu’elle n’a que 18 mois. Sa mère, désireuse d’échapper à l’emprise de son mari, part s’installer en Belgique. Elle commence par faire des ménages, avant de trouver rapidement un travail au sein d’une médiathèque de Charleroi. À l’âge de 16 ans, alors qu’elle est étudiante à Bruxelles, la jeune Vanda décide de se faire appeler Lio, en hommage au personnage de bande dessinée créé par Jean-Claude Forest dans "Barbarella". En rendant un jour visite à sa mère sur son lieu de travail, elle fait une rencontre qui va changer sa vie en la personne de Jacques Duval, qui deviendra plus tard son producteur.
Un succès immédiat
Dès qu’il rencontre Lio, Jacques Duval est sous le charme de cette jeune fille pétillante, et décide de lui faire enregistrer un disque. Avec Jay Alanski, il lui compose une chanson pop, "Banana Split". Ariola, la maison de disques allemande pour laquelle il travaille, ne croit pas au potentiel de la chanson. Elle accepte néanmoins de sortir le titre pour des raisons purement financières. En effet, pour avoir droit à un dégrèvement fiscal, la compagnie doit absolument produire des artistes d’origine belge. Contre toute attente, le titre est un énorme succès, et se vend à plus de 700 000 exemplaires. En 1982, Lio en enregistre une version anglaise intitulée "Marie-Antoinette", écrite par les Sparks. Depuis près de 40 ans, "Banana Split" a été repris de nombreuses fois. On peut notamment citer les versions de Kim Key et du groupe Apy à la fin des années 90, ou celle plus récente des Fatals Picards en 2018, en compagnie de Lio.
Une chanson à double sens
Sous des apparences de simple comptine enfantine, "Banana Split" est une chanson plus coquine qu’il n’y paraît de prime abord. En effet, le titre offre un double niveau de lecture, à l’instar des "Sucettes à l’anis" composées par Serge Gainsbourg pour France Gall. Quand Lio, alors âgée de 16 ans, chante "Baisers givrés sur les montagnes blanches (…) on dirait que les choses se déclenchent (…) la chantilly s’écroule en avalanche", l’analogie avec une fellation est on ne peut plus explicite. Si ces deux chansons à double sens sont parmi les plus célèbres, ce ne sont pas les seules dans lesquelles les auteurs se sont amusés à jouer avec les mots. On peut par exemple citer "Ma petite entreprise" de Alain Bashung ou encore "Pourvu qu’elles soient douces" de Mylène Farmer dont les propos ne sont pas dénués d’érotisme…