"La poupée qui fait non" (1966)
Mélodie jouée par Michel Polnareff quand il fait la manche sur les marches du Sacré-Cœur à son arrivée à Paris au milieu des années 1960, "La poupée qui fait non" est le tout premier disque de l’artiste. Pour son coup d’essai, Michel Polnareff réalise un coup de maître puisque la chanson se vend à 200 000 exemplaires. Sur une musique jouée notamment par Jimmy Page et John Paul Jones (futurs Led Zeppelin), les paroles prônent notamment la libération sexuelle, posant les bases du succès d’un artiste anticonformiste.
"Love Me, Please Love Me" (1966)
Dans la foulée de ce succès inaugural, Michel Polnareff dévoile son premier album intitulé "Love Me, Please Love Me". Sorti avec l’excellent "L’amour avec toi" en face B, le titre éponyme à l'album est l’une des plus belles ballades de l’artiste, une complainte au piano invitant à danser un slow torride. Reprise dans de nombreux pays d’Europe, cette chanson est elle aussi considérée comme un titre ayant participé à la libération des mœurs en France.
"Ta-ta-ta-ta" (1967)
Sur le deuxième album de Michel Polnareff ("Le bal des Laze"), le parolier de "La poupée qui fait non" et de "Love Me, Please Love Me", Frank Gérald, signe le texte d’une seule chanson : celui de "Ta-ta-ta-ta". Ces mots auraient un sens caché, désignant sans vraiment le faire l’attirance du chanteur pour la femme de l’un de ses amis. Avec sa mélodie enjouée et son refrain entêtant, "Ta-ta-ta-ta" rencontre un large public en France et dans les pays frontaliers, et contribue également au beau succès de l’album.
"Le bal des Laze" (1968)
Titre éponyme de cet album, "Le bal des Laze" est écrit par le beau-frère et compère de scène de Frank Gérald, Pierre Delanoë. Auteur de "Nathalie" pour Gilbert Bécaud ou encore de "L'été indien" pour Joe Dassin, le parolier signe ici l’un des textes les plus tristes de Michel Polnareff. Ce dernier compose la musique et enregistre la chanson dans un studio éclairé par de nombreuses bougies pour retranscrire une atmosphère d'église très solennelle. D’abord boudé par les radios qui le trouvent trop austère, le titre "Le bal des Laze" deviendra ensuite l’un des grands classiques de Michel Polnareff.
"Tous les bateaux, tous les oiseaux" (1969)
Auteur d’un titre sur l’album "Le bal des Laze", le célèbre parolier Jean-Loup Dabadie signe les textes des deux grands succès de Michel Polnareff en 1969, "Dans la maison vide" et "Tous les bateaux, tous les oiseaux", qui se vendent chacun à 300 000 exemplaires. Sortie avec en face B "Tout, tout pour ma chérie", "Tous les bateaux, tous les oiseaux" est sans doute l’une des chansons les plus majestueuses de Michel Polnareff, tant au niveau de la musique que des paroles.
"Je suis un homme" (1970)
En pleine gloire au début des années 1970, Michel Polnareff part pour une tournée finalement interrompue par une agression dont il est victime lors d’un concert à Périgueux. Quelques mois après cette attaque sur scène contre son look androgyne, l’"Amiral" signe à la fois la musique et les paroles de la très forte chanson "Je suis un homme", dans laquelle il clame son hétérosexualité.
"Holidays" (1972)
Après avoir sorti en 1971 un troisième album ("Polnareff's") marchant moins bien auprès du public mais souvent considéré comme le chef-d’œuvre de sa carrière par les critiques, Michel Polnareff signe en 1972 plusieurs 45 tours, dont le très planant "Holidays". Commandé par "Polna" à Jean-Loup Dabadie qui trouve le bon gimmick, le titre se vend à 350 000 exemplaires et sera l’un des plus gros succès de l’artiste.
"On ira tous au paradis" (1972)
1972 est une année chargée pour Michel Polnareff, qui sort donc "Holidays", donne le concert mythique Polnarévolution à l'Olympia (dont l’affiche avec un Michel Polnareff les fesses à l’air fait scandale), et signe un autre de ses plus grands succès : "On ira tous au paradis". Vendue à plus de 250 0000 exemplaires, la chanson deviendra le nouvel hymne provocateur de l’artiste, puis celui des Enfoirés en 1995, et marquera à jamais la culture populaire française.
"Lettre à France" (1977)
Autre très grand succès de Michel Polnareff, "Lettre à France" est sans doute l’une des chansons les plus emblématiques d’une carrière marquée par les épreuves. Obligé de s’exiler aux États-Unis fin 1973 après avoir découvert que son homme de confiance Bernard Seneau l'avait escroqué, le chanteur a le mal de la France. Il dédie quatre ans plus tard à son pays natal "Lettre à France", qu’il co-écrit avec Jean-Loup Dabadie. Ce dernier signe une nouvelle fois des paroles d’une intelligence rare, à la fois très poétiques et pouvant être perçues comme une déclaration d’amour à la France ou à une femme.
"Goodbye Marylou" (1989)
Douze ans plus tard, Michel Polnareff est rentré en France et a déjà signé un succès avec l’album "Incognito" (1985). Écrit depuis l'hôtel Royal Monceau, son opus suivant "Kâmâ Sutrâ" (1990) se vend encore plus, notamment grâce au succès "Goodbye Marylou". Inspirée par une mélodie de Sergueï Rachmaninov, cette chanson serait nommée selon le morceau "Hello Mary Lou" de Ricky Nelson, idole de jeunesse de l’"Amiral". Avec cette histoire racontant les prémices de l’amour virtuel, Michel Polnareff signe une autre ballade somptueuse qui lui permet de retrouver son public de toujours et d’en capter un nouveau.