4 ans après son dernier album, "Ce soir, on sort" écoulé à plus de 250.000 exemplaires, l'interprète de J'te l'dis quand même est de retour avec un nouveau titre rempli d'espoir "Encore une fois". Son nouvel album du même nom est attendu pour le 18 novembre. Patrick Bruel était l'invité de L'Instant Bruel, il a choisit la musique et partagé ses meilleures anecdotes !
J'ai produit le premier rap français
Vidéo : L'Instant Bruel : J'ai produit le premier rap français !
On avait 20 ans, on habitait New York, on écoutait du rap toute la journée, on écoutait tout d'ailleurs. On est rentré en France avec Gérard Presgurvic pour faire des maquettes, pour préparer des chansons aux maisons de disques.
Parmi les chansons de Gérard, il y en avait une qui faisait "5 h du mat. L'édredon est tombé. J'ai un peu froid dans mes bras...". Moi, j'adorais cette chanson. Les autres ne pensaient pas que c'était ouf. Mais Yves Martin dit d'en faire un rap ! Il n'y a jamais eu de rap en français. Ça serait le premier rap en français. On n'imaginait pas vraiment ce que ça représentait. Mais on s'est dit OK, on tente et on a produit du haut de nos 20 ans, le premier rap en français "Chagrin d'amour - Chacun fait c'qui lui plait".
Stevie Wonder m'a invité à chanter sur scène avec lui
Vidéo : L'Instant Bruel : Stevie Wonder m'a invité à chanter avec lui !
Je suis fan de Stevie Wonder depuis l'enfance. Je suis fasciné par le talent, par le génie. J'ai eu la chance de l'avoir vu sur scène. Et puis, un jour, au Zénith, Stevie Wonder est sur scène et la salle entière se retourne vers moi. La lumière vient vers moi. On me dit "Vas-y, va-y", il vient de t'appeler et Mr Wonder me dit "Patrick, if you're here, come with me on stage" (Patrick, si tu es là, viens avec moi sur scène).
J'ai traversé le Zénith en y croyant qu'à moitié. Un gars me dit "Vous êtes Patrick ? OK, alors vous venez. Vous mettez en bas de l'escalier, vous allez monter, Stevie Wonder va venir, il va vous prendre le bras, vous allez monter sur scène et chanter avec lui. Bon, ok. Et je chante quoi ? Il vous dira ! D'accord, ok. Et là, je monte sur la scène. Stevie Wonder me prend le bras "Patrick, so nice to see you" (Patrick, c'est super de te voir) et je dis "What do we sing ? (Que chantons-nous ?. "Tu reconnaitras la chanson", si on est monté sur scène et on a chanté "Another star". Et c'est un moment incroyable !
La création du tube "Casser la voix"
Vidéo : L'Instant Bruel : La génèse de la création du tube "Casser la voix"
Je pourrais pas faire une programmation sans évoquer le grand Jacques Higelin parce que sans lui, rien ne serait pareil. Parce que sans ce concert extraordinaire que j'ai vu à La Rochelle, sur la grande scène en 87. C'était ma toute première tournée. J'avais fait mon petit concert devant 400 personnes à 50 degrés au soleil et toute mon équipe était partie. Moi, j'étais resté pour Higelin. Je suis resté derrière lui. Je l'ai regardé pendant 2h. Voir cet artiste extraordinaire, cet artiste libre, artiste plein d'audace, plein de poésie, plein de talent dans le rock. A la sortie de son concert, je marchais tout seul dans les rues de La Rochelle en me disant "il y a encore du boulot pour arriver à devenir ce que je suis en fait".
Et ça m'a travaillé toute la nuit. Je suis rentré à l'hôtel, j'ai pris la guitare. Et puis, comme il ne fallait pas faire trop de bruit, je commençais à écrire. "Si ce soir, j'ai pas envie de rentrer tout seul... Casser la voix" et j'ai poussé un hurlement. Un type à côté a tapé à la porte de la chambre. "ça va ou quoi ?" J'ai posé ma guitare et j'ai sorti cette chanson quelques années plus tard pour faire l'album "Alors regarde". "Casser la voix" est née comme ça.
Je dois aussi ça à Jacques Higelin et je lui dois pas que ça, parce que ça a été une rencontre fabuleuse. Nous avons fait deux duos. Avec Barbara, c'est l'un deux plus grands artistes que j'ai vu sur scène.