Tears for Fears, une révélation des années 1980
Le groupe britannique Tears for Fears a vu le jour en 1981. Le duo Curt Smith et Roland Orzabal est rapidement rejoint par Manny Elias et Ian Stanley, ce dernier, en compagnie de Roland Orzabal étant l’un des compositeurs principaux de la formation. Le succès pointe le bout de son nez en 1982 avec le single "Mad World", qui fera partie du premier album du groupe, "The Hurting", sorti en 1983. Avec Curt Smith au chant, "Mad World" remporte un succès international, et assoit la réputation de Tears for Fears. Ce premier hit permet aussi au groupe de développer une identité qui lui est propre au travers du clip réalisé par Clive Richardson. Celui-ci met en scène un univers résolument décalé que l’on retrouve dans de nombreux clips du groupe par la suite. En 1984, c’est l’heure de la consécration avec le single "Shout", qui s’installe même en tête des charts américains. Là encore, le clip est particulièrement soigné. C’est Nigel Dick, un expert en la matière, qui est aux manettes pour la réalisation, et s’il fait aujourd’hui un peu cliché des eighties, il n’en demeure pas moins une franche réussite.
"Songs from the Big Chair", un album référence
En 1985, Tears for Fears enfonce le clou avec la sortie de l’album "Songs from the Big Chair", qui est sans aucun doute le plus abouti de la carrière du groupe. Tears for Fears devient définitivement un emblème de la musique new wave, et là encore, les clips tirés des chansons de l’album sont des éléments indissociables du succès rencontré. MTV, chaîne musicale récemment créée, passe ces œuvres en boucle. Un documentaire, "Scenes from the Big Chair", rassemblant plusieurs d’entre eux et mettant en scène les membres du groupe est alors tourné, toujours avec Nigel Dick aux commandes. Ce dernier n’est pas le seul à avoir collaboré avec Tears for Fears. On peut notamment citer Steve Barron, réalisateur de plusieurs films mais qui a aussi travaillé avec de grands noms tels que Whitney Houston, Paul McCartney… et même Michael Jackson ("Billie Jean"). Pour Tears for Fears, il met en scène le titre "Pale Shelter" dans un clip qui, une nouvelle fois, s’approche plus de la création cinématographique que d’un simple support pour chanson.
"Woman in Chains" signé Andrew Morahan
Les fans devront ensuite attendre quelques années pour voir Tears for Fears sortir un nouvel album. "The Seeds of Love" (1989), aux accents beaucoup plus jazzy, s’éloigne un peu du rythme électro pop qui a fait la renommée du groupe. Mais ce qui ne change pas, c’est la volonté des musiciens de soigner leurs clips, comme en témoigne la réalisation d’Andrew Morahan sur le titre "Woman in Chains", qui reste une œuvre majeure de la formation britannique. On se souvient également parfaitement du clip un peu surréaliste signé Jim Blashfield pour la chanson "Sowing the Seeds of Love". Ces succès sonnent un peu comme le chant du cygne de Tears for Fears, dont les membres se séparent en 1991. Si le groupe se reforme au début des années 2000, il reste profondément ancré dans l’univers des années 1980, mais nul n’a oublié ses plus grands tubes, pas plus que ses clips.