FR Music - La reformation de Téléphone est un des fantasmes les plus nourris de l’industrie musicale française. Alors que la rumeur voulait que le groupe se retrouve, sans sa bassiste historique Corinne Marienneau, en 2010, Jean-Louis Aubert avait alors mis fin à l’entreprise, tout en restant ouvert. « Je ne me lève pas tous les matins en y pensant, avait-il expliqué alors au Parisien. Je constate juste que plein de gens ont envie de cette reformation et je me dis que ce serait bizarre que je sois le seul à dire non. En tout cas j’ai envie de me retrouver dans un club avec mes camarades. » C’est maintenant chose faite ! Effectivement, à l’occasion d’une soirée organisée par le journaliste Philippe Dana au Bus Palladium à Paris, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka, se sont retrouvés sur scène et ont entonné certains des plus grands tubes de Téléphone accompagnés d’Axel Bauer à la basse. C’est d’ailleurs ce dernier qui a initié ces retrouvailles improvisées. « Tout a commencé avec lui, a témoigné un spectateur au Parisien. Axel Bauer a d’abord joué et chanté seul. Puis Jean-Louis Aubert l’a rejoint à la batterie. Ensuite Richard Kolinka a pris les baguettes, puis Louis Bertignac est arrivé. »
Le plus grand groupe rock français
C’est en 1977, alors que le punk rock émerge en Angleterre, que Téléphone sort son premier album éponyme après avoir écumé les scènes de France sur lesquelles ils se sont bâtis une solide réputation. Le succès est au rendez-vous et la jeunesse française porte ce groupe de jeunes rockers formé par Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac à la guitare, Corine Marienneau à la basse et Richard Kolinka à la batterie. Porté par le passage du gouvernement à gauche et l’avènement des radios libres, c’est avec « Dure Limite » que le groupe devient l’emblème d’une génération allant jusqu’à faire la première partie des Rolling Stones à l’hippodrome d’Auteuil en 1982. Des morceaux comme « Ça (c’est vraiment toi) » ou « Cendrillon » se classent bien dans les charts mais c’est sur scène que le groupe remporte ses plus grands succès. Jusqu’à sa séparation, marqué par la sortie du titre « Le Jour s’est Levé » en 1986, la popularité de Téléphone n’a fait que croître.
Des retrouvailles historiques
Avant hier, au Bus Palladium, c’est une heure de concert que les musiciens ont offert au public. Des reprises, mais aussi des classiques du groupe comme « New York avec Toi » ou « Un Autre Monde ». « C’était très émouvant, a raconté un spectateur au Parisien. Il y avait des gens qui avaient les larmes aux yeux. D’autant qu’il y avait beaucoup de complicité entre les musiciens. » C’est donc un rêve qui s’est réalisé le temps d’une nuit pour certains fans. Mais qui sait comment cette nuit historique pourra se poursuivre, et si elle ne marquera pas un retour du groupe légendaire sur des scènes plus imposantes que celle, très intime, d’un petit club parisien.
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