Tandis que la musique punk déferle outre Atlantique, la scène française rock connaît un renouveau à la faveur de l'arrivée de Téléphone, au milieu des années 70. Le groupe, emmené par Jean-Louis Aubert, devient porte-paroles de toute une génération en mal de repères.
Des titres comme : "La bombe humaine", "Argent trop Cher" ou encore "Cendrillon" sont désormais des classiques.
Téléphone , c'est d'abord l'histoire d'une rencontre au début des années 70 entre le chanteur, auteur et guitariste, Jean-Louis Aubert , et le batteur, Richard Kolinka. Avec "Sémolina ", la formation de Richard Kolinka, ils enregistrent un premier single, "Et j'y vais déjà", qui passe largement inaperçu. Rejoints par le guitariste, Louis Bertignac , et la bassiste, Corine Marienneau, ils reprennent des titres des Rolling Stones ou encore de Led Zeppelin et interprètent de rares compositions.
L'explosion de "La bombe humaine"
En 1977, le groupe, qui s'est enfin trouvé un nom, se produit à l'Olympia, où il remplace au pied levé Blondie, en première partie de Télévision.
Fort de sa prestation et d'un autre concert au Bus Paladium, Téléphone enregistre un premier 45 tours avec les titres "Hygiaphone" et "Métro c'est trop".Dès lors, tout s'enchaîne rapidement.
Un premier album, " Téléphone ", sort en 1977 toujours avec des chansons signées, pour la plupart, par Jean-Louis Aubert . Des titres (notamment "Hygiaphone" qui devient un succès) interprétés lors de leur première véritable tournée, avec en particulier un concert à l'Hippodrome de Pantin, qui rassemble 6.000 personnes.
En 1979, c'est la sortie de leur deuxième album, "Crache ton venin" qui traduit le rejet d'une société jugée que trop inégalitAIRe avec des chansons comme "J'suis parti de chez mes parents", "Fait divers" et naturellement "La bombe humaine" qui devient l'emblème de toute une génération.
Etendard d'une génération
Après un concert au Palais des Sports de Paris, Téléphone se produit à la Courneuve pour la Fête de l'Humanité. Ce ne sont pas moins de 100.000 personnes qui viennent les applaudir.
Au début des années 80, leur popularité grandissante dans l'hexagone s'étend également à l'Etranger. Ils se produisent en Europe, Italie, Espagne ou Portugal, et en Amérique du Nord. Signe de cette notoriété et que le groupe est devenu l'étendard d'une génération, le photographe emblématique de "Salut les copains" et des yéyé, Jean-Marie Perrier, leur consacre un film " Téléphone public". Le long métrage, qui mélange musique et interviews, est présenté hors compétition au Festival de Cannes en 1980.
Cette même année toujours, c'est la sortie de leur troisième album, "Au coeur de la nuit" dont les thèmes s'éloignent quelque peu de la révolte adolescente pour revenir sur la solitude. Parmi les titres phares "Cendrillon", signé et interprété par Louis Bertignac , et "Le chat" de Corine Marienneau ainsi que "Ça c'est vraiment toi", autre succès retentissant.
Deux ans plus tard, c'est l'aboutissement pour Téléphone . Accoutumé à reprendre les titres de Rolling Stones, le groupe se voit maintenant invité par leurs idoles. Ils sont en première partie du groupe anglais lors de sa venue à l'Hippodrome d'Auteuil.
Téléphone ne répond plus
Difficile gestion de la médiatisation, problèmes d'ego et tournées en demi teinte aux Etats-Unis et au CAnada, la formation sort néanmoins en 1984 un quatrième disque "Un autre monde", moins rock et plus commercial. Réussite toutefois avec "New-York avec toi" et "Electric cité".
En 1985 tandis que "Le jour s'est levé", la page Téléphone se tourne. C'est en 1986 que Jean-Louis Aubert annonce officiellement que le divorce est maintenant prononcé après neuf années de vie commune.
Mais déjà les membres du groupe se sont lancés dans des carrières solos. Louis Bertignac s'allie aux Visiteurs.
Corine Marienneau signe des textes de la bande originale de "Subway" de Luc Besson en 1985.
Un an plus tard, Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka sortent un premier simple, "Juste une illusion" sous le nom d'Aubert'n'Ko. Avec un style plus personnel et plus éloigné de Téléphone , Jean-Louis Aubert signe "Bleu, blanc, vert" en 1989.
Par la suite, il collabore avec Paul Personne et Barbara qui est présente sur son album "Stockholm" en 1997.
En 2001 et plusieurs concerts plus tard, notamment en première partie des Rolling Stones, Jean-Louis Aubert , désormais débarrassé, ou presque, de l'image de Téléphone , sort "Comme un accord".
Quatre ans plus tard, "Ideal standard" regroupe des titres comme "Parle moi", "A ceux qui passent" ou "Sensation", un poème de Rimbaud mis en musique. Un disque suivi d'une tournée triomphale en 2006 et qui augure, pourquoi pas, d'une reformation du groupe Téléphone , comme la rumeur le laisse parfois entendre.
Il faut attendre le 10 décembre 2013, pour une reformation lors d’une soirée privée au Bus Palladium à Paris. Jean-Louis Aubert, Richard Kolinka et Louis Bertignac sont rejoints par Axel Bauer à la basse. Corine Marienneau n’est pas invitée.
Mais les trois potes ont repris le goût de la scène en commun et, cette fois-ci, c’est moins éphémère.
Les Insus (2015–2017)
Le 11 septembre 2015, ils se retrouvent (toujours sans Corine Marienneau) pour un concert au Point Éphémère sous le nom Les Insus. C’est Aleksander Angelov qui tient la basse.
Après deux autres concerts (Lille le 15 septembre, Lyon, le 6 octobre), Les Insus annoncent une tournée du 27 avril au 11 novembre 2016 dans plusieurs grandes villes et des festivals.
A l’issue de cette tournée, ils prévoient de faire le tour des festivals durant l’été 2017 et un final au Stade de France, le 16 septembre. Finalement, ils ajoutent deux dates à La Réunion, les 6 et 7 octobre 2017.
Puis le groupe se dissout, chacun des membres devant retourner à sa carrière solo.
Parallèlement à la vie des Insus, la maison de disques sort «Au cœur du Téléphone», un coffret de 10 CD, avec les sept albums du groupe et 3 CD comportant des raretés .
L’album de la tournée «Les Insus Live» est dans les bacs le 8 septembre 2017. Le double DVD live au Stade de France, sort le 1er décembre 2017. Les DVD montrent 2h30 de concert et les coulisses de la tournée dans le documentaire «Les Insus-Portables», réalisé par Thierry Dory et Tristan Carné.
Le 22 décembre, l’album est certifié disque de platine, avec plus de 100.000 albums vendus.