Une enfance tourmentée
Né Alain Édouard Kienast du nom de son père officiel et conjoint d’alors de sa mère, le jeune garçon prend finalement le nom de son père biologique, Pierre Souchon. Ce dernier était l’amant de sa mère avant de l’épouser. Sa mère, romancière, est issue d’une famille aisée d’origine suisse, et son père est professeur d’anglais dans un lycée du 16e arrondissement de Paris. Après six mois au Maroc dans la ville de Casablanca et une grande partie de son enfance passée dans la capitale française, il est envoyé dans une pension dans laquelle il restera sept ans. Mais c’est en 1959 que se joue le drame familial. De retour de congés d’hiver, la voiture est percutée par un camion. Le père d’Alain Souchon est tué sur le coup.
Une scolarité mouvementée
À l’école, Alain Souchon est du genre rêveur, et ses résultats scolaires sont catastrophiques. À 15 ans, un an après le décès de son père, il est à nouveau envoyé en pension. Direction Cluses, en Haute-Savoie, dans l’école où enseigne l’un de ses frères. Les ennuis continuent dans la famille. Financièrement d’abord puisque la mère se voit obligée d’écrire des romans à l’eau de rose pour la collection Harlequin. Quant à Alain Souchon, il est renvoyé de son établissement pour indiscipline. Sa mère l’envoie alors dans un lycée en Angleterre, mais son inscription n’est pas validée, et il multiplie les petits boulots outre-Manche pendant un an et demi. Il tente de passer son baccalauréat par correspondance, mais échoue à trois reprises.
Un début de carrière raté
Alain Souchon revient en France, et essaie de percer dans la chanson. Il se produit dans de petites salles de la capitale, puis quitte Paris au moment des événements de mai 1968. En 1972, il sort ses trois premiers 45 tours qui se soldent tous par des échecs commerciaux. Ses problèmes financiers s’accumulent. Alors, l’auteur décide d’écrire pour Frédéric François. Il interprètera finalement lui-même la chanson intitulée "L’amour 1830", qui est saluée par la Rose d’or d’Antibes, un concours de chansons francophones.
Alain Souchon devient un chanteur phénomène
Après ce premier succès, un album est programmé. Il cherche alors un arrangeur, et c’est grâce à la rencontre avec Laurent Voulzy, en 1974, première date clé de la carrière d’Alain Souchon, que le chanteur va pouvoir se révéler aux yeux du grand public. Ensemble, ils écrivent l’opus "Petite Annonce", un album rebaptisé "J’ai dix ans" quelques années plus tard. Il signe le texte de l’un des plus grands succès de Laurent Voulzy, "Rockollection", et il multiplie dans les années 1970 les succès populaires, faisant d’Alain Souchon un chanteur "phénomène", figure de proue de la nouvelle chanson française, au même titre que Michel Jonasz ou Jacques Higelin.