Un rebelle au grand cœur qui erre depuis l'âge de dix-neuf ans à travers le monde (Brésil, New York, Jamaïque, Sénégal, Congo), Bernard Lavilliers s’imprègne des lieux et du peuple. Dans ses textes, il dénonce, il accuse avec poésie et acidité.
Son père spirituel, Jacques Prévert. Depuis son premier album « Les poètes » en 1972, Bernard Lavilliers ne cesse d'écrire des succès. « Le Stéphanois », « Les Barbares », « 15e Round », « On the road again », « Can't stand the ghetto » ou encore « La salsa » rencontrent toujours leurs publics. Ses albums témoignent d'un beau mélange du personnage : un solitaire marginal et utopiste qui défile avec le peuple.
En 2015, il est plus que jamais présent dans le paysage musical avec sa tournée « Acoustique » qui le mène jusqu’à l’île de la Réunion.
L'enfance de Bernard Lavilliers n'est pas des plus paisibles : problèmes de santé à 7 ans, maison de redressement à 14, ouvrier à 16... Il décide de quitter la France et part pour le Brésil à 19 ans où il s'imprègne de musique et d'expériences mouvementées.
De retour en France, il est embarqué pour faire son service militaire. Toutes ces épreuves auront de quoi faire de lui un rebelle.
Bernard Lavilliers arrive à Paris fin 67 et commence à se produire sur des petites scènes, ce qui lui permet d'enregistrer quelques 45 tours discrets.
En mai 68, il préfère aller chanter dans les usines de province que de faire la révolution à Paris.
Sa carrière démarre vraiment dans les années 70. Il enregistre « Les poètes », son premier album, en 1972.
Bernard Lavilliers commence à se faire remarquer et sort plusieurs albums au cours de cette décennie : « Le Stéphanois » (1974), « Les Barbares » (1976), « 15e Round » (1977), « T'es vivant... ? » (1978) et « Pouvoirs » (1979).
Les premiers succès
Après un séjour à la Jamaïque, Bernard Lavilliers démarre les années 80 avec l'album « O Gringo » qui est un véritable succès, avec notamment les titres « Can't stand the ghetto » ou « La salsa ».
Sa notoriété commence enfin à gagner un public plus large. « Idées noires », son duo avec Nicoletta qu'on retrouve sur l'album « Etat d'urgence » (83) est également un grand succès public. Un autre voyage, en Afrique cette fois, lui inspire l'album "Voleur de feu" (86) dont sera extrait "Noir et blanc".
L'album « If... » en 88 continue à évoquer le voyage, notamment avec « On the road again » tout comme « Solo » en 91 avec des titres évocateurs tels que « Saïgon », « Outremer » ou « Manila Hotel ».
On the road again
Voyageur devant l'éternel, Bernard Lavilliers continue à puiser son inspiration dans les rythmes ensoleillés et propose en 95 un duo avec Jimmy Cliff , « Melody Tempo Harmony », un grand tube.
En 97, son album « Clair Obscur » est même préfacé par Léo Ferré qui est un de ses modèles absolus.
En 2001,Bernard Lavilliers sort un nouvel album intitulé « Arrêt sur image ».
Fidèle à lui-même, il évoque la condition ouvrière sans pour autant oublier les sonorités exotiques qui lui sont Chers sur des titres tels que "Saudade" ou "Iracema".
En 2004, Bernard Lavilliers revient sur scène et interprète des chansons de son nouvel album « Carnet de bord », écrit entre la France, New-York et la Jamaique ; autant de titres qui invitent au voyage.
Cesaria Evora vient même apporter sa couleur avec le titre « Elle chante ».
Un hommage est également rendu à Ernesto Guevera avec « La mort du Che ».
Hommage à Léo Ferré
2005 s'ouvre par une nouvelle série de concerts, notamment au Zénith et Grand Rex à Paris, où seront captées les images du DVD « Escale au Grand Rex ».
Trois ans après son dernier opus, « Carnets de Bord », vendu à plus de 450.000 exemplaires, Bernard Lavilliers sort son nouvel album studio, « Samedi Soir à Beyrouth », en janvier 2008.
Fidèle à ses habitudes, l'artiste convie ses auditeurs à un voyage musical qui puise ses sources dans la soul du Tennessee pour revenir en France, en passant par les rivages africains.
En février, il entame une tournée qui le mène notamment au Zénith de Paris du 13 au 15 mars.
En mai 2009, c'est la sortie du DVD « Lavilliers chante Ferré ». Ce nouvel opus reprend les meilleurs moments de la tournée effectuée par le chanteur trois ans plus tôt. Des représentations au cours desquelles Bernard Lavilliers avait repris quelques uns des classiques de Léo Ferré.
Durant l'été, le chanteur se produit aux festivals Fiesta de Pamiers et Voix du Gaou.
Un engagement sans concession
Deux ans après « Samedi soir à Beyrouth », Bernard Lavilliers sort « Causes perdues et musiques tropicales », en novembre 2010. Le premier extrait de cet album, « L'exilé », évoque l'immigration sur des rythmes de musiques latines. Un titre que Bernard Lavilliers entonne lors de la grande tournée qu'il entreprend dès février 2011. Il se produit notamment à l'Olympia de Paris du 5 au 13 mars.
Un rebelle au grand cœur
En 2011 toujours, fidèle à ses idéaux, Bernard Lavilliers signe pour soutenir le chef Raoni et les Amérindiens dans leur combat contre le projet du barrage géant de Belo Monte en Amazonie. D'autres personnalités françaises sont au rendez-vous comme Cali, Marion Cotillard, Vincent Cassel, Pierre Richard ou encore Danielle Mitterrand.
En septembre 2012, Bernard Lavilliers donne un concert à l'Institut français de Madagascar. Devant trente mille personne, il embarque son public à bord de son monde musical imprégné de jazz, de salsa, de tango, et d'un rock world-music.
« Baron samedi », le nouveau disque de Bernard Lavilliers sort le 25 novembre 2013. Le premier extrait, « Scorpion », s'inspire d'un poème turc. L’artiste va défendre son opus en tournée, un tour de chant qui débute en février 2014 avec notamment un passage par l’Olympia du 25 mars au 6 avril 2014. C’est d’ailleurs au cours de l’un de ses concerts dans la salle parisienne mythique qu’il reçoit un disque de platine pour « Baron samedi ».
Un répertoire qui inspire
Le même printemps, il participe à l’album « Brazil » du Quatuor Ébène. Après une rencontre faite au Salon de Musique quelques années plus tôt, les musiciens passionnés de musiques du monde joignent en effet leurs forces pour reprendre « Salomé », « O’ Gringo » et « Guitar Song ».
Bernard Lavilliers continue ensuite à surfer sur la vague des reprises pour réarranger et réorchestrer quelques-uns de ses plus grands titres sur l’opus « Acoustique », qui voit le jour en novembre 2014. « Saint-Etienne », « Noir et Blanc » ou encore « Manila Hôtel » s’offrent une seconde vie, à l’instar de certains morceaux qui sont quant à eux revisités en duos inédits. Catherine Ringer s’invite ainsi sur « Idées noires », Oxmo Puccino vient lui prêter main forte sur « Les Barbares », Faada Freddy chante avec lui une « Melody Tempo Harmony » et Jean-Louis Aubert l’emmène « On the road again ». C’est d’ailleurs sur les routes que Bernard Lavilliers repart rapidement pour présenter ces nouvelles versions, avec à la clé un concert complet au Trianon de Paris en janvier 2015.
L’Amérique latine est incontestablement le continent vers lequel l’aiguille de la boussole de Bernard Lavilliers est aimantée depuis ses débuts. Il a donc toute sa place comme membre du jury du festival Biarritz Amérique latine d’octobre 2015.
Nostalgie ou envie de dépoussiérer ses titres anciens, Bernard Lavilliers a l’idée incongrue, mais bienvenue, de partir en tournée sur les routes de France avec les chansons de son disque «Pouvoir», sorti en 1979. L’écho fonctionne : en 2016, il reste bien des travers que dénonçait déjà l’ancien ouvrier stéphanois Lavilliers.
En juillet 2016, sort le 1er clip d’un album prévu pour septembre, celui de la chanson «Croisières méditerranéennes», qui illustre sans fards le texte qui retrace les vicissitudes des migrants contraints à l’exil.
Le 29 septembre 2017, «5 minutes au paradis» le 21e album studio de Bernard Lavilliers est disponible. A dominante pop-rock, l’album est nourri de collaborations, dont Romain Humeau (Eiffel), Fred Pallem, Benjamin Biolay, Florent Marchet ou encore le groupe Feu! Chatterton, et Jeanne Cherhal.
C’est le titre «Charleroi», créé avec Feu! Chatterton qui est le premier single. «J’aime changer, les arrangements sont très classiques, pour la première fois. Il y a une logique. Par exemple, pour «Charleroi», j’ai travaillé avec les jeunes de Feu! Chatterton. Ils ont ralenti la chanson, ils ont mis des sons de 1970, si je l’avais fait moi-même, on aurait dit que je me serais plagié!», dit Bernard Lavilliers de cet apport vivifiant à son travail. Le clip empreint de nostalgie, donne à voir Charleroi et ses habitants dans une fête de quartier, en contrepoint du texte plutôt sombre.
Jeanne Cherhal chante en duo le dernier titre de l’album, qui sonne comme une déclaration d’intention: «L’Espoir». Diffusé le jour de la sortie de l’album, le clip, très sobre, les met en scène lui et elle, devant un piano dont joue Jeanne Cherhal.
La version en édition limitée contient le DVD, qui sort en novembre, «Le Comptoir des voyageurs», avec des 5 extraits du concert du 22 juillet au Festival de Thau, à Mèze: «San Salvador», «Betty», «Les Barbares», «Les Mains d'or» et «Est-ce ainsi que les hommes vivent», le poème d’Aragon mis en musique par Léo Ferré, en duo avec Dominique Mahut.
Le CD, lui, comprend 3 titres supplémentaires, dont un inédit, «L’Espoir», en acoustique.
L'album est certifié disque d'or, en France, le 1er décembre 2017, pour une équivalence de 50.000 ventes.
La tournée, qui débute le 4 novembre, comprend 9 dates à l’Olympia (24 novembre – 3 décembre), sa salle préférée. Le concert du 29 est diffusé en direct sur la page Facebook de l’artiste. La tournée s’arrête, bien entendu, à Charleroi (le 19 janvier 2018), et à Liège.
L’artiste de 71 ans n’est pas «Bon pour la casse» (un titre de son dernier album).
Hommage et honneurs
Et le 18 décembre, une Etoile d’honneur lui est remise dans le cadre des Etoiles du Parisien, au Casino de Paris. Le trophée, qui récompense les coups de cœur de l’année du quotidien Le Parisien – Aujourd’hui en France, est un tableau-portrait de Bernard Lavilliers, poing levé devant un palmier et un joueur de tambour brésilien, peint par l’artiste Kiki Picasso (Christian Chapiron), qui a eu une nouvelle fois carte blanche et animait aussi la soirée. Bernard Lavilliers a chanté «Un grand soleil noir» pour son père, «mort il y a deux ans et demi».