27 ans plus tard, l'héritage musical du « (Le) chanteur » n'a rien perdu de sa puissance et de son engagement… Le Saviez-vous ?
Balavoine / Juvet : la rencontre (im)probable
Daniel Balavoine , qui s'est déjà illustré en groupe avec Présence (il a passé son audition devant Laurent Voulzy ) ou encore avec Blanc Bleu (dont l'un des musiciens est Alain Chamfort ), se lance dans l'expérience des chœurs avec « La révolution française » (Palais des Sports - 1973) de Claude-Michel Schonberg avec Martin Circus, ainsi qu'avec avec les Fléchettes ou Triangle.
Mais c'est son expérience de choriste aux côtés de Patrick Juvet qui accélère le rythme de sa carrière.
Les deux hommes, qui se sont rencontrés par l'intermédiaire de Florence Albouker, la productrice de Patrick Juvet, travaillent sur le spectacle « Patrick Juvet vous raconte son rêve » (Olympia 1973).
Daniel Balavoine s'illustre sur les titres « Toujours du cinéma » et « Unisex », une chanson écrite par un certain… Jean-Michel Jarre.
Forts de cette collaboration les deux artistes, qui partent en tournée estivale, se lient d'amitié.
Daniel Balavoine, qui saisit la véritable essence artistique de Patrick Juvet, loin de la variété acidulée, lui écrit un premier single, « Regarde », puis un album, « Chrysalide » (1974).
Si l'opus désarçonne les groupies de Patrick Juvet, surpris par le changement de cap, il permet à Daniel Balavoine, poussé par son ami, de s'illustrer en solo sur le morceau « Couleurs d'automne ».
Une star(mania) au caractère bien trempé !
Nous sommes en 1979, le Palais des Congrès accueille Starmania depuis le 10 avril.
L'opéra rock de Michel Berger et de Luc Plamondon , inspiré par Patricia Hearst, héritière du magnat de la presse William Randolph Hearst et enlevée en 1975 par un groupe terroriste d'extrême gauche américain (l'Armée de libération symbionaise) auquel elle se rallie, triomphe chaque soir.
Durant le mois que dure les représentations, la quarantaine de chanteurs, danseurs, musiciens et choristes, parmi laquelle : Fabienne Thibeault (Marie-Jeanne), Diane Dufresne (Stella Spotlight), Daniel Balavoine (Johnny Rockfort), Nanette Workman (Sadia) ou encore Etienne Chicot (Zéro Janvier), recueille les applaudissements des spectateurs.
En revanche, France Gall (Cristal), dès qu'elle rentre sur scène, est copieusement sifflée soir après soir par un agitateur.
Bien que perturbée mais toujours très professionnelle, France Gall offre une prestation irréprochable.
Néanmoins, Daniel Balavoine, qui a déjà tissé des liens très étroits avec le couple Gall/Berger, s'offusque de cette attitude déplacée.
Défenseur invétéré de ses amis, « Le chanteur » demande à ce que l'équipe du spectacle repère l'indiscipliné.
Après l'une des représentations et les salutations de rigueur, Daniel Balavoine quitte la scène et file vers le spectateur pour le corriger…
Un ovni et pour cause, Daniel Balavoine, n'a pu eu le temps de quitter son costume de scène. C'est un extra-terrestre qui s'en va porter les coups.
L'Aziza, une histoire de famille… d'une actualité toujours grinçante
Le dernier album de Daniel Balavoine, c'est « Sauvez l'amour ».
Sorti en octobre 1985, l'opus est composé de neuf titres dont : « Tous les cris les SOS », « Petite Angèle », « Aimer est plus fort que d'être aimé » et évidemment « L'Aziza », qui demeure le single de Daniel Balavoine le plus vendu, avec plus d'un million d'exemplaires écoulés.
Mais au-delà du succès commercial, c'est un titre qui témoigne de l'engagement de Daniel Balavoine, en l'occurrence de sa prise de position contre le racisme, à l'instar d'un titre comme « Lily » de Pierre Perret .
Avec « L'Aziza », l'artiste signe un brûlot qui n'a rien perdu de son inquiétante véracité. Mais revenons sur la genèse de ce morceau.
Nous sommes au milieu des années 80. Le retour de la gauche au pouvoir (mai 1981) laisse bientôt place à la cohabitation (mars 1986) et au gouvernement de Jacques Chirac.
Un climat délétère, un racisme latent, semblent vouloir refaire surface depuis plusieurs mois déjà. Et c'est de cette situation, qui n'est pas sans rappeler les heures sombres traversées par le pays, dont entend témoigner Daniel Balavoine.
L'homme se sent d'autant plus concerné que sa compagne, Corinne, enceinte de sa fille Joana (qui ne naîtra qu'après le décès du chanteur), est d'origine juive marocaine.
Ainsi, écrit-il notamment : « (…) Laisse glisser les mauvais regards qui pèsent sur toi (…) L'Aziza, ton étoile jaune c'est ta peau tu n'as pas le choix, ne la porte pas comme on porte un fardeau ta force c'est ton droit ».
Sa chanson, « L'Aziza », lui vaut le prix de la chanson antiraciste. Une récompense qui lui est décernée, le 7 décembre 1985 lors de la grande fête des potes au Bourget, par le président d'SOS Racisme, Harlem Désir, actuel premier secrétaire du parti socialiste.
Daniel Balavoine qui se plaisait à interpréter « Je ne suis pas un héros » en est devenu un ; un héros emblématique, porte-parole d'une génération qui n'a de cesse de transmettre l'amour d'un répertoire repris par des artistes aussi divers que : Johnny Hallyday , Lâam ou encore Liane Foly .
Balavoine / Juvet : la rencontre (im)probable
Daniel Balavoine , qui s'est déjà illustré en groupe avec Présence (il a passé son audition devant Laurent Voulzy ) ou encore avec Blanc Bleu (dont l'un des musiciens est Alain Chamfort ), se lance dans l'expérience des chœurs avec « La révolution française » (Palais des Sports - 1973) de Claude-Michel Schonberg avec Martin Circus, ainsi qu'avec avec les Fléchettes ou Triangle.
Mais c'est son expérience de choriste aux côtés de Patrick Juvet qui accélère le rythme de sa carrière.
Les deux hommes, qui se sont rencontrés par l'intermédiaire de Florence Albouker, la productrice de Patrick Juvet, travaillent sur le spectacle « Patrick Juvet vous raconte son rêve » (Olympia 1973).
Daniel Balavoine s'illustre sur les titres « Toujours du cinéma » et « Unisex », une chanson écrite par un certain… Jean-Michel Jarre.
Forts de cette collaboration les deux artistes, qui partent en tournée estivale, se lient d'amitié.
Daniel Balavoine, qui saisit la véritable essence artistique de Patrick Juvet, loin de la variété acidulée, lui écrit un premier single, « Regarde », puis un album, « Chrysalide » (1974).
Si l'opus désarçonne les groupies de Patrick Juvet, surpris par le changement de cap, il permet à Daniel Balavoine, poussé par son ami, de s'illustrer en solo sur le morceau « Couleurs d'automne ».
Une star(mania) au caractère bien trempé !
Nous sommes en 1979, le Palais des Congrès accueille Starmania depuis le 10 avril.
L'opéra rock de Michel Berger et de Luc Plamondon , inspiré par Patricia Hearst, héritière du magnat de la presse William Randolph Hearst et enlevée en 1975 par un groupe terroriste d'extrême gauche américain (l'Armée de libération symbionaise) auquel elle se rallie, triomphe chaque soir.
Durant le mois que dure les représentations, la quarantaine de chanteurs, danseurs, musiciens et choristes, parmi laquelle : Fabienne Thibeault (Marie-Jeanne), Diane Dufresne (Stella Spotlight), Daniel Balavoine (Johnny Rockfort), Nanette Workman (Sadia) ou encore Etienne Chicot (Zéro Janvier), recueille les applaudissements des spectateurs.
En revanche, France Gall (Cristal), dès qu'elle rentre sur scène, est copieusement sifflée soir après soir par un agitateur.
Bien que perturbée mais toujours très professionnelle, France Gall offre une prestation irréprochable.
Néanmoins, Daniel Balavoine, qui a déjà tissé des liens très étroits avec le couple Gall/Berger, s'offusque de cette attitude déplacée.
Défenseur invétéré de ses amis, « Le chanteur » demande à ce que l'équipe du spectacle repère l'indiscipliné.
Après l'une des représentations et les salutations de rigueur, Daniel Balavoine quitte la scène et file vers le spectateur pour le corriger…
Un ovni et pour cause, Daniel Balavoine, n'a pu eu le temps de quitter son costume de scène. C'est un extra-terrestre qui s'en va porter les coups.
L'Aziza, une histoire de famille… d'une actualité toujours grinçante
Le dernier album de Daniel Balavoine, c'est « Sauvez l'amour ».
Sorti en octobre 1985, l'opus est composé de neuf titres dont : « Tous les cris les SOS », « Petite Angèle », « Aimer est plus fort que d'être aimé » et évidemment « L'Aziza », qui demeure le single de Daniel Balavoine le plus vendu, avec plus d'un million d'exemplaires écoulés.
Mais au-delà du succès commercial, c'est un titre qui témoigne de l'engagement de Daniel Balavoine, en l'occurrence de sa prise de position contre le racisme, à l'instar d'un titre comme « Lily » de Pierre Perret .
Avec « L'Aziza », l'artiste signe un brûlot qui n'a rien perdu de son inquiétante véracité. Mais revenons sur la genèse de ce morceau.
Nous sommes au milieu des années 80. Le retour de la gauche au pouvoir (mai 1981) laisse bientôt place à la cohabitation (mars 1986) et au gouvernement de Jacques Chirac.
Un climat délétère, un racisme latent, semblent vouloir refaire surface depuis plusieurs mois déjà. Et c'est de cette situation, qui n'est pas sans rappeler les heures sombres traversées par le pays, dont entend témoigner Daniel Balavoine.
L'homme se sent d'autant plus concerné que sa compagne, Corinne, enceinte de sa fille Joana (qui ne naîtra qu'après le décès du chanteur), est d'origine juive marocaine.
Ainsi, écrit-il notamment : « (…) Laisse glisser les mauvais regards qui pèsent sur toi (…) L'Aziza, ton étoile jaune c'est ta peau tu n'as pas le choix, ne la porte pas comme on porte un fardeau ta force c'est ton droit ».
Sa chanson, « L'Aziza », lui vaut le prix de la chanson antiraciste. Une récompense qui lui est décernée, le 7 décembre 1985 lors de la grande fête des potes au Bourget, par le président d'SOS Racisme, Harlem Désir, actuel premier secrétaire du parti socialiste.
Daniel Balavoine qui se plaisait à interpréter « Je ne suis pas un héros » en est devenu un ; un héros emblématique, porte-parole d'une génération qui n'a de cesse de transmettre l'amour d'un répertoire repris par des artistes aussi divers que : Johnny Hallyday , Lâam ou encore Liane Foly .