Florent Pagny, Marc Lavoine… Ces chanteurs français devenus des acteurs à succès
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Eddy Mitchell, Charles Aznavour, Marc Lavoine… Tous ces artistes ont délaissé, pendant un temps, la chanson, pour brûler les planches ou crever le grand écran.
« Le cœur des hommes », « Le bonheur est dans le pré », « L’été meurtrier »… Qu’ont tous ces films en commun ? Ils sont joués par quelques-uns des plus grands interprètes de l’Hexagone, de Marc Lavoine à Eddy Mitchell, en passant par Alain Souchon. Qui sont ces chanteurs devenus des acteurs reconnus ?
Eddy Mitchell : le passionné de cinéma
Eddy Mitchell débute dans la chanson en 1961 avec le groupe Les chaussettes noires et le fameux « Daniela ». Dès 1962, il campe son propre rôle dans « Les Parisiennes », un film composé de sketchs. Eddy Mitchell enchaîne ensuite les petits rôles jusqu’en 1981, où il donne la réplique à Philippe Noiret dans « Coup de torchon » de Bertrand Tavernier. Son personnage de Nono, un simple d’esprit, lui vaut d’être nommé aux César, en 1982. Les plus grands réalisateurs font alors appel à lui : Jean-Pierre Mocky, Claude Zidi ou Alain Chabat. En 1995, il explose, aux côtés de Michel Serrault dans la comédie « Le bonheur est dans le pré ». Il remporte le César du « meilleur acteur dans un second rôle », la même année. Son dernier film remonte à 2013 : « Grand départ » de Nicolas Mercier.
Marc Lavoine : le séducteur du cinéma français
Le chanteur fait ses premiers pas d’acteur dans la série télévisée « Pause-café », en 1981, puis au cinéma en 1984 avec « Frankeinstein 90 » d’Alain Jessua. Dix ans plus tard, Marc Lavoine tient son premier vrai grand rôle dans « L’Enfer », de Claude Chabrol, en 1994. Il incarne Martineau, un homme proche de la folie, aux côtés d’Emmanuelle Béart. En 1995, Marc Lavoine tourne dans « Fiesta » de Pierre Boutron, avec Jean-Louis Trintignant. En 2001, Yvan Attal le fait jouer dans « Ma femme est une actrice », dans lequel il campe son propre rôle. Mais c’est avec « Le cœur des hommes » de Marc Esposito, en 2003, que le chanteur et acteur français connaît son plus grand succès. Le film aura deux suites, en 2007 puis 2012. Depuis, Marc Lavoine a tourné dans « Le talent de mes amis » d’Alex Lutz, en 2015.
Jacques Dutronc : la vieille canaille du 7e art
Jacques Dutronc est connu pour être l’amuseur de la chanson française et le beau cœur de ses dames. L’artiste joue de son image et dévoile une toute nouvelle facette sur les plateaux de cinéma. En 1973, il est le héros du film « Antoine et Sébastien » de Jean-Marie Périer. Mais c’est dans « L’important c’est d’aimer » d’Andrzej Zulawski, en 1975, qu’il se met en danger, incarnant un rôle plus sombre. Il poursuit sa quête de personnages plus tourmentés dans « Mado » de Claude Sautet, en 1976. Depuis, Jacques Dutronc a côtoyé les plus grands : Godard, Schroeder, etc. En 1992, son interprétation de Van Gogh, dans le biopic de Maurice Pialat consacré au peintre, lui vaut le César du « meilleur acteur ». En 2014, il fait une apparition dans « Les Francis » de Fabrice Begotti.
Johnny Hallyday : l’idole des jeunes
C’est à l’âge de 12 ans que Johnny Hallyday fait ses premiers pas au cinéma dans « Les diaboliques » d’Henri-Georges Clouzot. Il faut attendre « Les Parisiennes », en 1962, pour qu’il hypnotise Catherine Deneuve avec son « Retiens la nuit ». Sa carrière d’acteur est lancée. Suivront deux comédies musicales sur lui, dont « D’où viens-tu Johnny ? » en 1963. Mais c’est avec « Détective » de Godard, en 1985, qu’il démontre qu’il est un vrai acteur. Il tourne ensuite avec Costa-Gavras, Patrice Leconte, etc. En 2014 et 2017, peu de temps avant sa disparition, il travaille avec Claude Lelouch pour « Salaud, on t’aime » et « Chacun sa vie ». L’une de ses dernières apparitions est pour Guillaume Canet dans « Rock’n’roll » (2017).
Michel Sardou : l’acteur de théâtre
Dans sa carrière, Michel Sardou a plus foulé les planches des théâtres que joué au cinéma. Il a même été directeur de théâtre ! Dès 1955, il fait ses premières apparitions sur grand écran en tant que figurant dans « Quatre jours à Paris » d’André Berthomieu et dans « Paris brûle-t-il ? » de René Clément en 1966. En 1983, il délaisse la figuration pour un vrai rôle dans « L’été de nos quinze ans » de Marcel Jullian. En 1987, le chanteur est la tête d’affiche, avec Roland Giraud, de « Cross », de Philippe Setbon. Il incarne un policier solitaire. Son dernier film, « Promotion canapé » de Didier Kaminka, date de 1990. Il campe Bernard, chargé de la communication au ministère des Postes et Télécommunications.
Charles Aznavour : un comédien prolifique
Après avoir été figurant, Charles Aznavour débute véritablement sa carrière d’acteur, en 1958, dans « La tête contre les murs » de Georges Franju. Le chanteur prend vite goût au jeu et est engagé par François Truffaut pour « Tirez sur le pianiste », en 1960. C’est l’une de ses plus belles interprétations. Les films s’enchaînent, avec Jean-Pierre Mocky ou Sergio Gobbi. En 1982, Claude Chabrol lui offre le rôle d’un homme réservé dans « Les fantômes du chapelier », avec Michel Serrault. Dans les années 1990, l’artiste se fait plus rare sur grand écran, privilégiant les téléfilms. En 2002, sort « Ararat » d’Atom Egoyan, sur le génocide arménien. Enfin, en 2005, il joue son propre personnage dans « Emmenez-moi » d’Edmond Bensimon, qui lui rend hommage.
Florent Pagny : une carrière d’acteur courte, mais riche
L’artiste apparaît pour la première fois au cinéma dans « Inspecteur la Bavure » de Claude Zidi en 1981. On le voit ensuite auprès de Jean-Paul Belmondo dans « L’As des as » de Gérard Oury, « La balance » de Bob Swaim avec Nathalie Baye et « L’honneur d’un capitaine » de Pierre Schoendoerffer, en 1982. Dans « Fort Saganne » d’Alain Corneau, en 1984, il tient l’un de ses plus beaux rôles aux côtés de monstres sacrés du cinéma français : Gérard Depardieu et Catherine Deneuve. En 1984, ce sont aussi « Les fauves » de Jean-Louis Daniel avec Daniel Auteuil. Pagny tourne régulièrement jusqu’en 1995, avec « Tom est tout seul » de Fabien Onteniente, puis marque une pause dans sa carrière d’acteur. Il revient en 2003 dans « Quand je vois le soleil » de Jacques Cortal, avec Marie-Claude Pietragalla.
Alain Souchon : des rôles sur mesure
Alain Souchon tient son premier rôle dans « Je vous aime » de Claude Berri, en 1980. Le réalisateur fait aussi appel à un autre chanteur, Serge Gainsbourg. Ensemble, ils donnent la réplique à Gérard Depardieu et Catherine Deneuve. En 1983, dans « L’été meurtrier » de Jean Becker, Souchon affronte une grande actrice française, Isabelle Adjani. Ils forment l’un des couples les plus sensuels du cinéma. Alain Souchon collabore aussi avec Agnès Varda, Jacques Doillon et Jean-Paul Rappeneau. En 2000, il travaille avec Emma de Caunes pour « Sans plomb » de Muriel Teodori. C’est sa dernière apparition au cinéma.