Pour son premier film derrière la caméra, Charlotte Gainsbourg n’a pas choisi la facilité. Le portrait de sa mère, Jane, est une plongée dans l’intimité familiale de ces femmes pudiques de nature. Démarré il y a six ans, le tournage de Jane par Charlotte est un voyage, physique d’abord, de Paris à New York, de Londres à Tokyo, au gré des déplacements de Jane Birkin, spirituel ensuite, sur les chemins de la découverte, alors que la timidité semble bien souvent avoir posé, à l’une comme à l’autre, plus de questions que de réponses sur leur vie et leur relation. Charlotte accompagne ainsi sa mère rue de Verneuil, dans la maison familiale où la chanteuse n’était pas retournée depuis la disparition de Serge Gainsbourg, en 1991, libérant une émotion profonde chez la mère et la fille.
"L'impression que cela allait être des plaintes et des reproches"
Cette plongée intime et enchantée n’a cependant pas été toujours simple pour Jane Birkin qui a arrêté le tournage un long moment avant de le reprendre. "J'avais l'impression que cela allait être des plaintes et des reproches auxquels je n'étais pas certaine de pouvoir me défendre. Je voulais que cela cesse, juste l'avoir comme fille", commente Jane au micro de France Inter avant de comprendre que le projet de Charlotte était "dénué d'agression".
Ce dialogue de deux personnalités, marquées par la surexposition médiatique de leur vie de chanteuse et de comédienne et sur laquelle plane l’image de Serge Gainsbourg, pose un regard intime sur la vie de ces femmes attachantes. Une déclaration d’amour de Charlotte à Jane qui revêt également une dimension plus universelle sur la relation mère-fille. Le film sort ce mercredi 12 janvier en salles.