En 2001, Jean-Jacques Goldman sortait son dernier album studio en date, Chansons pour les pieds. Mais c’est bien grâce à un tube pour les mains que le discret auteur-compositeur a lancé sa carrière. Difficile en effet de ne pas accompagner d’un claquement la persistance rythmique implacable du titre Il Suffira d’un signe. Pour la première télé solo du chanteur, le 6 mars 1982, le public de Champs Elysées ne s’y trompe pas, marquant le rythme de ce titre méconnu dès les premières notes.
Chanteur par défaut
Il faut dire que le jeune homme propre sur lui, blazer, chemise et cravate a un sacré talent de mélodiste. Formé au blues et au gospel, puis tombé dans le rock de Dylan et bien d’autres, Jean-Jacques Goldman, dont les premières tentatives solos rencontrent un écho limité, se voit bien écrire pour les autres. Seulement voilà, malgré l’appui du jeune directeur artistique Marc Lumbroso, les portes des maisons de disque restent fermées.
Le tout jeune trentenaire n’a alors d’autres choix qu’interpréter lui-même ses créations. Marc Lumbroso lui dégote finalement un contrat auprès du label Epic et Goldman sort son premier album sous son nom. Pour lancer ce disque comportant onze titres, le choix se porte sur Il suffira, qui deviendra Il Suffira d’un Signe. Un morceau de six minutes, pas vraiment calibré pour les radios. La sauce mettra d’ailleurs un certain temps à prendre puisque la chanson sort en septembre 1981, mais ne connaitra le succès qu’à partir du printemps suivant. Il atteint finalement la première place des ventes de singles le 9 mai 1982, lançant la carrière de l’un des plus prolifiques faiseurs de tubes de la scène française.