Étienne Roda-Gil, le parolier le plus important
Alors que Julien Clerc abandonne petit à petit ses études universitaires à l’aube de mai 1968, ses premières chansons dont il compose la musique ont pour parolier un ami du lycée, Maurice Vallet. Ce fils d'artisan surnommé "Momo" est un poète discret et un ami fidèle, à qui Julien Clerc demande ses premiers textes. Si Maurice Vallet signera jusqu’en 1992 les textes d’une trentaine de chansons de Julien Clerc, c’est une rencontre avec Étienne Roda-Gil qui va faire décoller la carrière du chanteur. Fils de combattants républicains espagnols exilés, ce militant licencié en lettres parle pour la première fois à Julien dans un bistrot d’étudiants en 1967, comme un symbole. Dès le départ, l’alchimie est totale entre les deux hommes, et Étienne Roda-Gil sera l’auteur principal des débuts de Julien Clerc, et même de ses dix premiers albums sortis de 1968 à 1980. Parmi ses écrits, on retrouve notamment les singles "La Californie", "Ce n'est rien" et "Si on chantait", mais aussi "Utile" qui sort en 1992 sur l’album du même nom après une brouille de dix ans entre les deux hommes.
L’Immortel Jean-Loup Dabadie
Lors de cette période de fâcheries entre Julien Clerc et Étienne Roda-Gil, c’est un autre parolier français très célèbre, Jean-Loup Dabadie, qui devient l’auteur attitré de Julien Clerc. À la fois journaliste, romancier et scénariste, Jean-Loup Dabadie écrit ses premières paroles en 1967 à la demande de Serge Reggiani, à qui il offrira notamment le chef-d’œuvre "L’Italien". Grand amateur des chansons de Julien Clerc, Jean-Loup Dabadie est contacté au milieu des années 1970 par l'agent artistique Bertrand de Labbey, qui avait déjà permis à Julien Clerc de signer son premier contrat en maison de disques. Là encore, la collaboration entre les deux hommes sera très fructueuse puisque Julien Clerc doit à celui qui deviendra membre de l’Académie française en 2008 bon nombre de ses plus grands succès, tels que "Ma préférence" (1978) et "Femmes, je vous aime" (1982).
Françoise Hardy, Serge Gainsbourg, Charles Aznavour et les autres…
En plus de Maurice Vallet, Étienne Roda-Gil et Jean-Loup Dabadie qui auront eu impact considérable sur la carrière de Julien Clerc, ce dernier n’aura eu de cesse de travailler qu’avec des paroliers de grand talent comme Serge Gainsbourg, Luc Plamondon, Alain Souchon ou encore Charles Aznavour. Parmi les standards de Julien Clerc, on retiendra notamment que "Fais-moi une place" (1989) a été écrit par Françoise Hardy, et "Double enfance" (2005) par Maxime Le Forestier. Julien Clerc sera aussi celui qui aura permis à Carla Bruni de faire ses premiers pas dans la musique au terme de sa carrière de mannequin. Après l’avoir rencontrée lors d’un dîner, il mettra en musique six textes signés Carla Bruni dont le succès "Si j’étais elle" qui donnera son nom à l’album sorti en 2000.