Fils du néphrologue Jean Hamburger et de la concertiste Annette Haas, rien ne semble prédestiner Michel Berger à la chanson et pourtant la vocation est tout sauf tardive.
Michel Berger n'a que 15 ans lorsqu'il est repéré par le directeur artistique de Pathé Marconi. Toujours sous l'impulsion de Jacques Sclingand, il sort son premier 45 T, « Amour et soda » (1963), qui ne rencontre pas vraiment son public.
Néanmoins, l'histoire avec Pathé Marconi se poursuit.
Michel Berger, alors âgé de 18 ans et étudiant en philosophie (sa maîtrise porte sur« L'esthétique de la pop » avec une étude comparative des deux derniers albums de Jimi Hendrix ) se voit confier le secteur nouveaux talents.
Il partage également la direction artistique du catalogue jeunesse avec un certain… Claude- Michel Sch önberg .
Premier contact avec Luc Plamondon
C'est France Gall qui est indirectement à l'origine de la rencontre entre Michel Berger et Luc Plamondon. En effet, le couple se plaît à écouter ensemble ses coups de cœur musicaux.
Tandis que Michel Berger fait écouter Stevie Wonder ou encore Ray Charles à France Gall, celle-ci lui fait découvrir une certaine… Diane Dufresne. Au dos de l'album de la Québécoise, figure un nom, celui de Luc Plamondon.
Séduit par la puissance des textes, Michel Berger se procure les coordonnées de l'auteur.
Il est finalement quatre heures du matin, lorsque Michel Berger téléphone à Luc Plamondon pour lui annoncer qu'il veut écrire un spectacle musical.
Souhaitant une écriture plus violente et travailler avec un Francophone qui vit Outre Atlantique, c'est avec lui qu'il veut collaborer ! L'épopée de « Starmania » est en marche…
Starmania, un Daniel Balavoine protecteur surnaturel
Nous sommes en 1979, le Palais des Congrès accueille Starmania depuis le 10 avril.
L'opéra rock de Michel Berger et de Luc Plamondon, inspiré par Patricia Hearst, héritière du magnat de la presse William Randolph Hearst et enlevée en 1975 par un groupe terroriste d'extrême gauche américain (l'Armée de libération symbionaise) auquel elle se rallie, triomphe chaque soir.
Durant le mois que dure les représentations, la quarantaine de chanteurs, danseurs, musiciens et choristes, parmi laquelle : Fabienne Thibeault (Marie-Jeanne), Diane Dufresne (Stella Spotlight), Daniel Balavoine (Johnny Rockfort), Nanette Workman (Sadia) ou encore Etienne Chicot (Zéro Janvier), recueille les applaudissements des spectateurs.
En revanche, France Gall (Cristal), dès qu'elle rentre sur scène, est copieusement sifflée soir après soir par un agitateur.
Bien que perturbée mais toujours très professionnelle, France Gall offre une prestation irréprochable.
Néanmoins, Daniel Balavoine, qui a déjà tissé des liens très étroits avec le couple Gall/Berger, s'offusque de cette attitude déplacée.
Défenseur invétéré de ses amis, « Le chanteur » demande à ce que l'équipe du spectacle repère l'indiscipliné.
Après l'une des représentations et les salutations de rigueur, Daniel Balavoine quitte la scène et file vers le spectateur pour le corriger… Un ovni et pour cause, Daniel Balavoine, n'a pu eu le temps de quitter son costume de scène. C'est un extra-terrestre qui s'en va porter les coups.
Michel Berger au 7éme… art
Michel Berger n'a jamais caché son attrait pour le cinéma.
C'est lui qui réalise les clips de France Gall, « Papillon de nuit » et « Babacar » qui figurent sur l'album éponyme sorti en 1988.
Quelques années plus tard, Michel Berger va jusqu'à écrire un film avec Jacques Kerchache, un collectionneur d'arts, spécialiste des arts premiers. Le long métrage, « Totem », ne verra jamais le jour après la disparition de Michel Berger.
Autre projet avorté celui des « Bronzés ».
Son réalisateur, Patrice Leconte , est fan de Michel Berger. Le cinéaste, qui loue « l'énergie de son écriture », le sollicite pour la partition voire une chanson du film.
Patrice Leconte le convie à une projection. Michel Berger est séduit mais ne peut se caler sur les délais impartis. En effet, il travaille déjà sur l'album de Starmania, sorti également en 1978.
Michel Berger l'oriente vers son arrangeur, Michel Bernholc.
Pour la chanson, c'est évidemment « Sea, sex and sun » de Serge Gainsbourg qui figure au générique.
Reste que Michel Berger est à l'origine de la musique de « Tout feu, tout flamme » (1982) de Jean-Paul Rappeneau avec Alain Souchon et Isabelle Adjani ou encore de « Rive droite, rive gauche » (1984) de Philippe Labro avec Gérard Depardieu et Nathalie Baye .