Duo célèbre formé aux débuts des années 60, Sam & Dave ont marqué le funk et la soul des sixties et seventies.
Aujourd'hui, les deux « soul men » sont considérés comme des icônes de la musique noire afro-américaine.
Avec des tubes comme « When something is wrong with my baby » et « Hold on, I'm comin' », Samuel David Moore et David Prater ont inscrit leur nom dans le livre d'or des grosses pointures de la musique black.
Élevés dans le gospel, Sam & Dave ont révolutionné le funk par leur utilisation de la technique « Call-and-response » des églises noires américaines.
Faisant partie tout des premiers duos masculins de toute l'histoire de la soul, Sam & Dave restent inoubliables à l'heure actuelle, non seulement pour leurs fréquentes séparations et réunions, mais surtout pour leur génie musical.
Les débuts
Surnommé également « Double Dynamite », le duo Sam & Dave se forme en 1961, à Miami. Le destin a voulu que Dave Prater aille tenter sa chance au concours de chants animé par Samuel Moore, au club King of Hearts de Miami.
Leur rencontre donnera naissance à une longue collaboration, qui commença par de modestes prestations dans les clubs locaux.
Très vite, ils obtiennent en 1962 un contrat chez le label Roulette et y sortent quelques singles ainsi qu'un album. Le duo est sollicité en 1964 par Jerry Wexler, Vice-Président d'Atlantic Records, qui le fait enregistrer chez les fameuses studios Stax Records.
Sam & Dave y font la rencontre de l'orchestre Booker T. & the MG's, la section de cuivres des Mar-Keys ainsi que les duos d'auteurs-compositeurs Isaac Hayes et David Porter. Tout ce beau monde formera l'une des plus marquantes équipes gagnantes de toute l'histoire de la musique.
Les deux premiers singles de Sam & Dave , intitulés « A place nobody can find » et « I take what I want », sont des échecs complets. Mais très vite, ces flops sont rattrapés en 1965 par le hit « You don't know like I know », qui squatte pendant près de quatorze semaines les têtes des classements de vente.
La véritable consécration de leur carrière viendra l'année suivante, avec le hit « Hold on, I'm comin' ». Cette bombe musicale se vendra à plus d'un million d'exemplaires et se classera numéro un des charts.
Fort du succès de ce hit, l'album du même nom sortira la même année et sera également à la première place des charts rhythm and blues pendant près de 4 mois.
Le missile est lancé
Le duo de génie sort en décembre 1966 leur second album « Double Dynamite », qui comporte entre autres le tube à succès « When something is wrong with my baby ».
L'année 1967 verra la participation de Sam & Dave à la tournée « Hit the road Stax Tour/Volt Revue », aux côtés de Carla Thomas, Arthur Conley et Otis Redding.
Adulé pour ses magnifiques prestations lors de la tournée, le duo Sam & Dave est très vite appelé à participer à la tournée « Sweet Soul Tour », en compagnie de Percy Sledge et d'Arthur Conley.
En tournée, Sam & Dave trouve le temps de pondre un autre tube explosif, « Soul man », enregistré le 10 août 1967 et vendu en moins de cinq semaine à plus d'un million d'exemplaires. Disque d'or et récompensé d'un Grammy Award, ce hit sera le titre phare de leur troisième album « Soul Men ».
En 1968, ils sortent le single et l'album « I thank you », suivis en 1969 du LP « The Best of Sam & Dave » ainsi que du single « Soul sister, brown sugar », qui se vendront chacun à grande échelle.
De 1967 à 1969, Sam & Dave effectueront une myriade de concerts aux États-Unis, en Europe et même au Japon, pour totaliser un record de plus de deux cents quatre vingt concerts par an.
Parmi les plus belles réalisations du duo, on cite le fait d'avoir été le premier groupe noir à chanter au Fillmore East ainsi que des participations au Montreal's Fair de 1967 et au Texas International Pop Festival d'août 1969.
Des hauts et des bas
À partir de la fin des années 60, l'unité et l'harmonie du duo Sam & Dave est en lambeaux. Leur relation s'étant détériorée petit à petit, Sam Moore et Dave Prater ne se parlent plus, ne se croisent que sur scène et se battent souvent en coulisses.
Le groupe devient très vite la risée des critiques, surtout lorsque Sam Moore devient dépendant de l'héroïne et que Dave Prater ne se présente pas à la plupart des spectacles conclus par le groupe.
La tension est si intense que le groupe en vient à se séparer en 1970, pour se reformer peu de temps après pour assurer quelques concerts.
Plus tard, de nombreuses séries de séparations et de réunions suivront, jusqu'à se séparer définitivement en 1981.
Entre temps, Stax Records déménage à New York en 1969, Atlantic lâche le groupe en 1972 et un nouvel album intitulé « Back at Cha » est enregistré en 1975 chez United Artists, mais fait un flop. Aucun des nouveaux singles du groupe ne reverra plus jamais le sommet des charts US.
Néanmoins, le duo Sam & Dave retrouvera souvent les feux des projecteurs, notamment grâce à leur participation en 1976 à l'album du bassiste Jaco Pastorius, à leur reprise en 1977 de la Chanson « We can work it out » des Beatles et grâce surtout au film « Blues Brothers » sorti en 1979.
Après leur aventure commune Sam & Dave , chacun des deux hommes tenteront une carrière solo, mais aucun ne retrouvera le même succès d'antan.
Dave Prater va en prison en 1987 pour revente de drogue et meurt le 9 avril 1988 dans un accident de voiture.
Sam Moore quant à lui collaborera avec plusieurs grands noms comme Lou Reed, Mariah Carey , Eric Clapton, Aretha Franklin ou encore Bruce Springsteen. Il participera au film Blues Brothers 2000 et sortira son premier album solo en 2002.