C’est en pleine fièvre révolutionnaire du printemps 1968 que le cinéaste de la Nouvelle Vague se rend à Londres, fin avril. Sur le plan artistique, le temps est aux collaborations entre des artistes en vogue de la scène londonienne et des réalisateurs émergents.
Dans ce contexte, le projet d’un film sur les poids lourds du rock anglais émerge au gré du rapprochement du cinéaste franco-suisse avec des producteurs et un agent proche des Beatles. Le projet d’un film mettant en scène les Fab Four prend forme mais ces derniers déclinent finalement la proposition. Le cinéaste se tourne alors vers les Rolling Stones.
Processus créatif
Jean-Luc Godard filme le groupe de rock durant l’enregistrement de l’album "Beggars banquet", qui sort en décembre 1968. Il s’agit du dernier album auquel participe le guitariste légendaire du groupe Brian Jones, retrouvé mort dans sa piscine en juin de l’année suivante.
"One + one" vise à mettre en parallèle création et révolution. On y découvre ainsi l’émergence du morceau culte du groupe, "Symphatie for the Devil", de son écriture à son enregistrement, entrecoupé de scènes provocatrices et politiques sur le racisme, le fascisme, la bourgeoisie et autres.
Du point de vue musical, même si là n’est pas la préoccupation première du réalisateur, le film montre le processus créatif des Stones des premiers chuchotements de Mick Jagger à l’harmonie de tous les instruments. Sans oublier les tensions prégnantes entre Brian Jones et le reste du groupe.