Yannick Noah et Bob Marley, une longue histoire
La vie de tout un chacun est souvent faite de rencontres déterminantes, qu’elles soient physiques ou plus spirituelles. Yannick Noah ne déroge pas à cette règle. Nul ne sait ce qu’il serait advenu de lui si, en 1971, alors qu’il n’est âgé que de 11 ans et vivait à Yaoundé, la capitale du Cameroun, il n’avait pas rencontré Arthur Ashe. À cette époque, le célèbre tennisman est le premier homme noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem. Pour le passionné de tennis qu’est le jeune Yannick Noah, cela aurait pu être un simple événement marquant avec ce champion lui offrant une raquette, mais cela a été bien plus loin. Arthur Ashe parle de ce jeune garçon à Philippe Chatrier, alors vice-président de la Fédération française de tennis, qui va le faire venir en France. Un choix gagnant pour celui qui deviendra en 1983 le dernier homme français à ce jour à avoir gagné un titre du Grand Chelem, à Roland Garros de surcroît. C’est aussi en France, durant son adolescence, que Yannick Noah découvre Bob Marley.
Bob Marley une source d’inspiration en tant qu’homme
S’il n’a jamais physiquement rencontré Bob Marley, Yannick Noah tombe sous le charme du chanteur, mais aussi de l’homme, et du message de paix que véhicule la légende du reggae. Le fait qu’il soit comme lui un métis a eu une influence. Quant à ses chansons, elles se sont durablement inscrites dans l’esprit du tennisman d’alors. Il a expliqué à plusieurs reprises qu’il avait parfois des chansons de Bob Marley en tête durant ses matchs, et que c’est aussi pour cette admiration qu’il a longtemps arboré une coiffure faite de dreadlocks. S’il ne s’est pas converti au rastafarisme, Yannick Noah n’a jamais oublié Bob Marley, et arbore même un tatouage du chanteur sur le haut de son bras. C’est donc logiquement que, lorsque s’achève sa carrière de sportif et qu’il se tourne vers la chanson au début des années 1990, il reprend des titres de son idole.
Un album entier de reprises dédié à Bob Marley
Les accents reggae apparaissent régulièrement dans les chansons de Yannick Noah, tout comme le discours de tolérance et de paix directement inspiré de Bob Marley. Il était donc assez logique que l’artiste se lance le défi d’un album entièrement dédié à la légende du reggae. C’est ainsi qu’en 2012 sort "Hommage", le neuvième album studio de Yannick Noah. Sur celui-ci figurent 11 chansons de Bob Marley, dont des tubes incontournables tels que "Jamming" ou "I Shot the Sheriff", ce dernier morceau ayant aussi donné lieu à une inoubliable reprise par Eric Clapton. Yannick Noah n’a pas hésité à transformer ces titres pour leur donner un côté plus festif, comme sur "Redemption Song" notamment. Cet album de reprises est donc loin d’une imitation. Yannick Noah se servant de Bob Marley comme d’une inspiration, il a souhaité y apporter autant d’énergie que celle que le plus célèbre reggaeman de l’histoire a pu lui insuffler tout au long de sa vie de sportif et de chanteur.