Les voyages forment la jeunesse
Né à Saint-Etienne d’un ancien résistant, ouvrier dans une manufacture d'armes locale, et d’une mère institutrice, Bernard Lavilliers n’était en rien prédestiné à la chanson.
Le jeune homme hésite entre la boxe et la comédie, mais finalement rattrapé par des « dérapages », il s’engage auprès de son père a devenir tourneur sur métaux. Un emploi qu’il occupe jusqu’au milieu des années 60 avant de partir pour le Brésil.
Là, il tente en vain de devenir docker avant d’exercer en qualité de chauffeur de camions.
Après une année et demi d’errance en Amérique du Sud, d’où il emporte un attachement incommensurable notamment pour la culture et la musique brésilienne, Bernard Lavilliers est rattrapé à son retour dans l’hexagone par l’armée qui l’enrôle en Allemagne puis à Metz.
Il lui faut attendre fin 1967 pour effectuer ses véritables débuts dans la chanson.
L’Amérique Latine donne la note et Léo Ferré les « maux »
Bernard Lavilliers se produit dans de premiers cabarets.
Des prestations qui lui valent d’être repérées par Jean- Pierre Hébrard.
Le directeur de chez Decca lui permet d’enregistrer un premier album, fin 1967.
Parmi les quatorze morceaux figurant sur cet opus sans titre : « Petit Boulot », « Rose Rêve », « La Dernière Bouteille », « Climat » ou encore « Quand ma Plume ».
Un album largement influencé par la plume de Léo Ferré.
Destin et dessins
« L’or des fous », c’est un album, celui que Bernard Lavilliers sort en novembre 2000.
Riche de quatorze chansons, il s’accompagne également d’une Bande Dessinée illustrée par les plus grands.
Ainsi, Moebius adapte t-il « On the road again », Bajram « Les Barbares », Varanda « Night Bird », Servain « Changement de mains, changement de vilain », Vicomte « La Femme et l'enfant », Cartier « Troisièmes couteaux », Plessix « Sertao », Aouamri « Gentilshommes de fortune », Lepage « Minha Selva », Mourier « Fortaleza », Cromwell « Kingston », Tota « Borinqueno », Dany « La Salsa » et Labrosse « CLN ».
La petite histoire dans la grande
"Causes perdues et musiques tropicales"… Toute une histoire… Celle d’une rencontre avec François Mitterrand.
Nous sommes dans les années 80, le chef d’état s’entretient avec des artistes conviés à l’Elysée.
Parmi eux, Bernard Lavilliers à qui il s’adresse pour lui demander « Et vous, Bernard que faites-vous en ce moment ? ». Avec la verve et la poésie qi le caractérise, l’interprète d’ « If » répond : « Je chante les causes perdues sur des musiques tropicales... ».
Près de trente ans plus tard, en novembre 2010, Bernard Lavilliers propose cet album éponyme, qui s’ouvre sur « Angola » et se conjugue entre passé et avenir, rébellion et exaltation.