Les solos de guitare sont les moments les plus attendus dans un tube de rock. Attendu avec impatience, un bon solo peut changer la face d’un morceau, et l’ériger au statut de légende. Mais avant ce passage charnière, il y a le riff. Une série de notes qui, si elle est bien composée et interprétée, peut donner toute sa substance à un titre.
Chaque grand classique du rock a son riff de guitare, mais lesquels sortent vraiment du lot ? Voici une sélection de 10 riffs qui ont façonné l’histoire du rock.
Dire Straits : "Money For Nothing"
Si plusieurs riffs iconiques composent la légende de Mark Knopfler, le plus frissonnant est sûrement celui de "Money For Nothing". Après une longue introduction planante ou l’on peut entendre la voix de Sting chanter "I Want My MTV", qui lui vaudra d’être crédité comme coauteur sur le tube, le rugissement de la Les Paul de Mark Knopfler, et ses doubles notes jouées au doigt, viennent allumer la mèche. Ce son lourd et puissant a fait dodeliner les têtes de millions d’auditeurs, et on comprend pourquoi.
Eagles : "Life in the Fast Lane"
Peu de groupes peuvent se vanter d’avoir compté dans ses rangs deux guitaristes de la qualité de Don Felder et Joe Walsh. Si on rajoute Glenn Frey, on obtient un des plus grands groupes de rock de l’histoire.
De nombreux tubes internationaux ornent la discographie des Eagles, comme le monumental "Hotel California". Sur l’album éponyme sorti en 1976, un autre titre sort du lot en ce qui concerne le riff. "Life in the Fast Lane" raconte une scène d’amour torride, à laquelle la guitare donne toute sa chaleur. Aussi planant qu’entrainant, ce riff montre à lui seul tout le génie du groupe californien et de ses guitaristes.
Derek and the Dominos : Layla
Aussi culte qu’éphémère, le groupe Derek and the Dominos a permis à Eric Clapton de signer un de ses plus grands chef d’œuvre. En 1970, le bluesman d’origine a déjà été dans de nombreux groupes. Fatigué d’être constamment la tête d’affiche, il débauche une session rythmique aux petits oignons, et s’entoure surtout du légendaire guitariste Duane Allman.
Le tube "Layla" est mondialement connu, certes pour son histoire atypique au goût de trahison, mais aussi pour ses parties instrumentales. Si le solo de slide de Duane Allman reste l'un des plus exceptionnels jamais créés, c’est bien le riff d’Eric Clapton qui donne toute son essence au morceau.
Puissantes, presque agressives, la tension des cordes de la Stratocaster de Clapton transpire le désespoir que le musicien veut communiquer avec le texte et le chant.
Deep Purple : "Smoke on the Water"
Quand on parle de riffs cultes, on ne peut omettre ce classique de Deep Purple. Toutes les personnes qui ont un jour tenu une guitare dans leurs mains ont déjà tenté de le reproduire. Peu avaient le talent du regretté Ritchie Blackmore néanmoins !
En peine d’espace pour enregistrer, la formation britannique se retrouve dans une salle de concert du centre-ville de Montreux, en Suisse. Vite délogée par la police à cause du vacarme, le seul matériel musical qui en ressort est un riff de guitare baptisé Durh Durh Durh, ou encore "Title #1".
Le reste appartient à l’histoire, "Title #1" devient "Smoke on The Water" en 1972, en référence à la fumée qui s’étale à la surface du lac Léman, et s’offre en prime le titre de riff le plus reconnaissable du monde.
The Rolling Stones : "[I Can’t Get No] Satisfaction"
Le talent de compositeur de Keith Richards a pesé dans le succès des Rolling Stones. Un impact qui s’illustre parfaitement sur le tube "Satisfaction", dévoilé en 1965.
Initialement censurée au Royaume-Uni en raison de ses paroles provocantes, la chanson perce à l’international, aux Etats-Unis notamment ou elle se place à la première place des charts. C’est le premier tube des Stones à réaliser cette performance et le début de l’ascension monumentale du groupe.
Derrière la voix lancinante de Mick Jagger, c’est bien la Telecaster de Keith Richards qui, en couinant ces notes aigues et saturées, donne au morceau son sel.
Jimi Hendrix : "Purple Haze"
La guitare et ses arcanes n’ont qu’un maitre incontesté : Jimi Hendrix. Le musicien a révolutionné la manière d’utiliser l’instrument comme peu d’artiste l’ont fait. Sa créativité a inspiré des centaines de générations de guitar heroes, dont certains l’idolâtrent même comme une divinité.
Compiler l’intégralité de ses riffs légendaires prendrait une vie, mais ses premières compositions sont particulièrement iconiques. Entouré d’une session rythmique hors du commun, le gaucher signe en 1967 l’inimitable "Purple Haze".
Le riff psychédélique et monté de deux octaves est l'une des composantes majeures du jeu de Jimi Hendrix, aux côtés de l’accord de septième dominante avec neuvième augmentée, aussi appelé l’accord d’Hendrix.
Kansas : "Carry on Wayward Son"
Groupe de rock connu pour ses ballades flirtant avec le folk et les sonorités acoustiques, Kansas a produit plus d’une quinzaine d’albums aux succès plus ou moins importants. Le plus culte reste sûrement "Point of Know Return" de 1977, dans lequel figure l’intemporel "Dust in the Wind".
C'est un an avant que la formation écrit et compose le riff monumental de "Carry on Wayward Son". Lourde et épique, la série de notes permet au tube de décrocher un disque d’or hautement prestigieux pour l’époque. Reprise de nombreuses fois dans des œuvres culturelles, la chanson obtient un regain d’intérêt au milieu des années 2000 lorsqu’elle est utilisée dans le cartoon humoristique "South Park".
Lenny Kravitz : "Are You Gonna Go My Way"
Aussi bon dans la pop, le rock que la soul, Lenny Kravitz fait partie des artistes qui savent tout interpréter. Guitariste reconnu, le musicien signe en 1993 l'un de ses plus gros succès : "Are You Gonna My Way". Tiré de l’album éponyme, le tube reçoit plusieurs nominations aux MTV Music Awards ainsi qu’aux Grammy.
Vocalement hors-pair, le chanteur brille surtout par son riff de guitare lourd et distordu. La mélodie fait hocher la tête dès les premières notes, et donne un côté funky à cette grosse Gibson mordante. Auteur de multiples classiques, ce riff de guitare fait partie du haut du panier de la discographie de l’artiste.
The White Stripes : "Seven Nation Army"
Avant de devenir l’hymne des évènements joyeux et épiques, la mélodie "po po lo po po po lo" a d’abord été un riff de guitare culte. Composé par hasard par l’excellent Jack White, la série de notes de "Seven Nation Army", simple en soit, a été trafiquée afin d’imiter le son d’une basse.
Grave et rebondissante, c’est bien une guitare qui joue cette mélodie culte. La saturation insufflée à la guitare lors du refrain donne un coup de fouet à chaque écoute, et place les White Stripes au panthéon des groupes de rock.
Connu pour avoir utilisé une multitude d’instrument, il est difficile de savoir quelle guitare a été utilisé par Jack White pour enregistrer ce monument. Ce qui est sûr, c’est que des guitaristes d’horizons très différents ont tous reproduit ce mi-mi-sol-mi-ré-do-si.
AC/DC : "Back in Black"
Difficile de faire plus emblématique, et surtout plus épique que ce riff. Standard absolu du rock, "Back in Black" parait en 1980 sur l’album éponyme du groupe AC/DC. Rageur, le riff est un appui colossal au texte du tube, qui évoque un homme au bord du gouffre qui brave les échecs pour remonter la pente.
Une allusion à la mort du chanteur Bon Scott, remplacé sur l’album par Brian Johnson. La guitare du fabuleux Angus Young a donné naissance, il y a plus de quarante ans, à un monument musical, encore aujourd’hui inégalé en terme d’aura.